Les usagers du train ont été surpris, hier, par un débrayage des travailleurs de la Société national des transports ferroviaires (SNTF) pour protester contre les actes de vandalisme et les agressions dont ils font l’objet quotidiennement.
En effet, un contrôleur a été agressé au niveau de la gare de Mouzaia (Blida) par un voyageur en situation de fraude. La victime a été gravement blessée et évacuée à l’hôpital. Le trafic ferroviaire dans la banlieue d’Alger a donc connu une perturbation, en raison de ce mouvement de protestation déclenché par les travailleurs de la SNTF. Par cette action ayant paralysé le trafic dans la banlieue algéroise, les cheminots entendent protester contre l’insécurité dans les gares. Les travailleurs et les étudiants sont les usagers les plus touchés par cette action de protestation qui a mis à l’arrêt tous les trains et les a contraints à se rabattre sur les gares routières comme seule alternative, avant la reprise graduelle du service.
Ce mouvement intervenait en réaction aux agressions récurrentes et quotidiennes contre les travailleurs de la société, notamment les conducteurs, contrôleurs et techniciens et même les voyageurs et ce, pour attirer l’attention des autorités quant à ces actes de violence.
La SNTF dénonce un «comportement déplorable a conduit le personnel des trains à déclencher un mouvement de protestation, en solidarité avec leur collègue, victime de cet acte inadmissible». «La SNTF déplore l’agression d’un contrôleur au niveau de la gare de Mouzaia, Blida, par un voyageur en situation de fraude. Ce comportement déplorable a conduit le personnel des trains à déclencher un mouvement de protestation, en solidarité avec leur collègue victime de cet acte inadmissible, qui a été sévèrement blessé et évacué à l’hôpital», a précisé la société dans un communiqué rendu public. Par conséquent, tous les trains de la banlieue d’Alger vont subir des retards et des perturbations durant cette journée, a précisé encore la même source. Pour face au phénomène, la SNTF a décidé durant l’année en cours de mettre sur pied des brigades canines qui contrôlent la voie ferroviaire tout en coordonnant ses efforts avec les services de sécurité pour réduire les actes malveillants.
Avouant tout de même que ceci demeure insuffisant face à la recrudescence du phénomène de jet de pierres, le premier responsable de la Société nationale des transports ferroviaires avait souligné également, qu’outre les campagnes de sensibilisation et les portes ouvertes organisées au profit des citoyens pour lutter contre ce phénomène, il faut ressusciter la police des chemins de fer en vue de contrer ces actes malveillants. Le phénomène de jets de pierres provoquent non seulement des pertes matérielles considérables endommageant des trains acquis à coup de fortes sommes en devises, mais atteignent parfois les voyageurs ainsi que les travailleurs de la SNTF, leur causant des blessures. Les installations ferroviaires ont enregistré en 2020 plus de 233 actes de malveillance, selon la SNTF, qui ont gravement impacté le trafic ferroviaire et engendré des perturbations sur les horaires.
Louisa Ait Ramdane