Réagissant au maintien de la grève cyclique de deux jours à laquelle a appelé le Cnapeste et la détermination des autres syndicats à faire de même, l’Association nationale des parents d’élèves n’apprécie pas ces actions et compte interpeller les autorités pour préserver l’intérêt des élèves et maintenir l’école à l’abri de toute forme de contrainte.
Par Thinhinene Khouchi
Le spectre de la grève a ressurgi dans le secteur de l’Education nationale. En effet, depuis le début du mois en cours, le Cnapeste a décidé d’entamer une grève cyclique de deux jours afin de soulever plusieurs revendications, notamment la dégradation du pouvoir d’achat des enseignants. Les autres syndicats de l’Education se
disent prêts à faire de même mais aimeraient déclencher un mouvement de protestation «général» et «multisectoriel» dans le cadre de la Confédération des syndicats algériens (CSA) qui multiplie, d’ailleurs, les réunions ces jours-ci. Réagissant à ces appels à la grève, l’Association des parents des élèves a fait part de son désaccord à l’égard de la mise en œuvre possible de cette méthode de revendication, assurant que «les parents d’élèves vitupèrent contre toute grève des enseignants de l’Éducation nationale en Algérie». Déjà affectés par la crise économique, politique et sanitaire que connaît actuellement le pays, les établissements scolaires ne doivent pas subir des grèves. Dans un communiqué, l’Association qualifie les incitations à la grève comme étant «une atteinte portée aux intérêts de l’ensemble des élèves des trois paliers et à la structure du système éducatif algérien». Dans son communiqué, l’Association nationale des parents d’élèves a indiqué qu’«un bon nombre d’unités syndicales de l’enseignement public planifient le déclenchement d’une grève générale». Selon elle, «c’est insensé en considérant que la rentrée scolaire vient seulement de commencer». Se disant soucieuse de l’avenir des élèves, cette dernière a menacé les syndicats de les attaquer en justice, en cas d’arrêt de cours. «L’Association nationale des parents d’élèves n’exclut pas le recours à l’autorité judiciaire afin de préserver l’intérêt des élèves et maintenir l’école à l’abri de toute forme de contrainte». C’est, en outre, ce qu’on peut lire dans le document en question. Réagissant à ces condamnations, Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, a indiqué à un site d’information qu’«on aurait aimé que ces associations interviennent en amont et non en aval. On aurait aimé aussi que ces associations dénoncent les conditions lamentables dans lesquelles évoluent les enfants. On aurait aimé également qu’elles interviennent avant le déclenchement de la grève et non pas après». Ajoutant que «les grévistes et les syndicalistes sont aussi parents d’élèves». Meriane dira qu’«il est plus important qu’on arrête de faire dans la surenchère sur l’éducation de nos enfants. Il faut arrêter avec ce genre d’agissements».
T. K.