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samedi 20 avril 2024

Personnes handicapées: Il reste tant à faire pour l’accessibilité

La situation des personnes handicapées s’est, certes, améliorée au cours des dernières années, mais beaucoup reste à faire pour leur garantir l’égalité. Leur intégration complète est encore loin d’être une réalité.

Par Louisa A. R.

L’Algérie compte près de 1,2 million de personnes aux besoins spécifiques, fera savoir le ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme. Sur le plan des droits, plusieurs lois ont affirmés que les personnes handicapées possédaient les mêmes droits. Mais qu’en est-il en réalité ?
Le constat est amer. Le travail associatif montre qu’il reste énormément à faire en matière d’application des lois et le respect des droits des autres. Dans la vie quotidienne, les espaces publics et commerciaux demeurent, pour la plupart, inaccessibles à ces personnes. Certaines localités ne disposent pas d’installations appropriées pour faciliter le déplacement des handicapés moteurs ou non-voyants.
Lors de son passage sur les ondes de la Chaîne 3, l’architecte Issam Damardji a affirme que «nous accusons un retard considérable en matière d’accessibilité en Algérie». Il a déploré que «même les rampes, de plus en plus présentes, ne sont pas faites dans les normes», mettant l’accent sur les déplacements à l’intérieur des bâtisses. Il a affirmé que «le chemin est long pour pouvoir arriver à une société inclusive où les handicapés vont se déplacer sans aucune contrainte et où tout le monde peut évoluer quelles que soient nos différences». Le conseiller au ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, chargé de gérer les affaires de l’Agence de développement social, Rahim Djamel, a tenu à rappeler que «le secteur œuvre à faciliter l’intégration économique et à la sécurité sociale de cette frange sensible de la société, en particulier la catégorie qui ne peut pas travailler». «Quant à la deuxième frange qui peut s’intégrer dans le monde du travail, elle sera accompagnée et formée afin de s’intégrer rapidement», a ajouté le même responsable. Lors de son passage sur les ondes de la Chaine 2 de la Radio nationale, Rahim Djamel a appelé à développer une nouvelle philosophie sociale pour prendre en charge cette frange, soulignant que «non seulement la couverture sociale doit être assurée, mais il doit y avoir aussi un accompagnement pour les personnes qui peuvent travailler». Il a relevé que «les lois en vigueur obligent les institutions à employer 1 % de leur personnel total dans la catégorie des personnes aux besoins spéciaux», faisant remarquer que la catégorie des sourds-muets est la plus demandée sur le marché du travail. Le conseiller au ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine a expliqué, en outre, que les personnes aux besoins spécifiques sont aussi concernées par l’allocation chômage, mais avec des conditions dont la plus importante est que la personne ne doit pas être bénéficiaire de l’allocation pour la catégorie des personnes à besoins spécifiques.
A noter que l’engagement des pouvoirs publics quant à leur prise en charge réelle pour favoriser leur insertion, encadrement, scolarisation, intégration et la mise en place de structures adéquates, reste insuffisant. La Journée nationale des handicapés est l’occasion pour les pouvoirs publics, en coordination avec la société civile, de se fixer des objectifs par des actions concrètes en faveur de cette frange très sensible de la société. Il est aussi attendu de faire progresser leur participation à la vie sociale et au développement, au même titre que les autres personnes.

L. A. R.

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