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mercredi 22 mars 2023

Perquisition musclée chez Trump en Floride

La nouvelle étant tombée pendant la nuit de lundi à mardi, donnée par Donald Trump en personne, disant que sa résidence de Floride, la fameuse et luxueuse Mar-a-lago, faisait en ce moment l’objet d’un raid du FBI, forcément les réactions n’ont pas été nombreuses depuis lors. Il n’en demeure pas moins que celles qui ont eu le temps de prendre forme, toutes en provenance du camp républicain, en particulier celle du chef des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarty, apostrophant le ministre de la Justice, et lui promettant quelques désagréments si les républicains remportaient les élections de novembre prochain, ne sont pas pour favoriser l’apaisement, c’est le moins que l’on puisse dire. La perquisition ordonnée par le département de la Justice n’est selon toute vraisemblance pas un produit de l’arbitraire, une autre manifestation de ce que Trump essaye de faire passer pour de la persécution exercée à son encontre par les démocrates. Mais comme elle survient, à peu de jours près, à moins de trois mois des élections de mi-mandat de novembre, les républicains, qui pensent avoir les meilleures chances de les gagner, n’auront pas beaucoup de peine à la décrédibiliser aux yeux d’une large frange de l’opinion publique.

En juin dernier déjà, le FBI avait saisi dans cette même résidence plusieurs cartons de documents classifiés qui n’auraient pas dû s’y trouver. Trump et les républicains auront néanmoins beau jeu d’expliquer à leurs électeurs qu’une Justice soucieuse de sa réputation d’indépendance ne lance pas une procédure de cette nature quand une échéance électorale décisive se profile à l’horizon immédiat. Seulement voilà, les démocrates, pour qui la défaite sera plus grave que pour les républicains, ressentent le besoin d’accélérer les deux enquêtes engagées contre Trump personnellement, la deuxième relative aux événements du 6 janvier étant encore conduite par une commission parlementaire, afin de pouvoir les exploiter politiquement. Une règle de bonne conduite en la matière leur fait obligation de ne rien entreprendre contre un adversaire politique à moins de trois mois d’une échéance électorale. Leur intérêt est évidemment de s’y astreindre, ne serait-ce que pour éviter de provoquer une mobilisation accrue du camp adverse. Sûrement c’est ce qu’ils auraient fait s’ils n’étaient pas taraudés à ce point par la peur de perdre en novembre prochain. Pas plus qu’ils ne pouvaient se permettre de perdre lors de la présidentielle, il y aura bientôt deux ans, ils ne peuvent se le permettre en novembre prochain. Les républicains, à l’inverse, parce qu’ils ont perdu il y a deux ans, ne courent pas pour leur part un risque existentiel si d’aventure ils subissent une deuxième défaite. Il est vrai qu’alors leur chef de file, Donald Trump, lui par contre se trouvera dans une assez mauvaise passe. L’étau judiciaire pourra alors se refermer sur lui. Mais si ce sont les démocrates qui perdaient en novembre, le mandat de Joe Biden serait écourté de moitié. Biden resterait certes à la Maison-Blanche, mais réduit à l’impuissance. Or le plus grave est ailleurs. Il est dans la certitude qui alors prévaudra chez eux comme chez leurs adversaires qu’ils perdront aussi face à Trump en 2024. Perspective effroyable s’il en est. Dès lors, on comprend qu’ils paniquent et actionnent le FBI avant qu’il ne soit trop tard.

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