Les pénuries de lait en sachet sont enregistrées dans plusieurs régions d’Algérie, et ce, depuis le début du mois sacré. À ce problème, le directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers a mis en cause «le mode de consommation des citoyens pendant le mois de ramadhan, caractérisé par le stockage abusif de cette matière».
Par Thinhinene Khouchi
A chaque ramadhan, c’est le même problème. En effet, si durant l’année le citoyen subit la pénurie de lait sans trop réclamer, optant souvent pour le lait en poudre, des tisanes ou autres matières, durant le mois sacré, le lait en sachet, abordable pour tous vu son prix, est indispensable pour la fabrication des flans, crèmes… Malheureusement, les fabricants de cette matière semblent ne pas comprendre le consommateur algérien. Ils savent que durant le mois sacré «la consommation de lait augmente et même double. Pourquoi ne se préparent-ils pas pour cette occasion ? Ce qui éviterait les pénuries», nous dira un père de famille rencontré devant un camion de lait. Se justifiant, le directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers (Onil), Khaled Soualmia, a indiqué que la perturbation enregistrée dans la distribution du lait sur le marché depuis le début du mois sacré est due à «la surconsommation» et au stockage de ce produit par les citoyens. Soualmia a précisé que «le problème est dans le mode de consommation des citoyens pendant le mois de ramadhan, caractérisé par le stockage abusif de cette matière. Certaines régions du pays, notamment le centre et l’est, ont connu récemment une perturbation dans la chaîne d’approvisionnement du lait, entraînant d’interminables queues devant les points de vente au détail, a-t-il fait constater. Les hautes autorités du pays ont pris toutes les dispositions nécessaires, depuis février dernier, pour assurer des quantités supplémentaires de la poudre de lait de l’ordre de 2 500 tonnes destinées aux laiteries pour approvisionner le marché durant le ramadhan, a-t-il précisé. Soualmia a en outre souligné que les 2 500 tonnes de poudre de lait ont été réparties sur les laiteries dans le cadre de la commission mixte chargée d’assurer le suivi de l’approvisionnement régulier du marché sous la supervision de l’Onil, permettant ainsi de revoir à la hausse la production des laiteries entre 40 % et 60 % de la production habituelle. Des quantités suffisantes de poudre de lait ont été injectées afin d’augmenter la production, a-t-il dit, prévoyant une baisse de la demande dans les tout prochains jours. Si le marché a besoin de quantités plus importantes, l’Onil a été instruit par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural à l’effet d’injecter des quantités supplémentaires de poudre de lait jusqu’à la stabilisation du marché, selon la même source. Sur instruction du ministère de tutelle, l’Onil «accompagne les laiteries et injecte des quantités plus importantes de poudre de lait jusqu’à la stabilisation de la situation dans les quelques mois à venir», a fait savoir Soualmia. La traçabilité du lait est assurée jusqu’aux distributeurs, dans le cadre de mesures de contrôle strictes, afin que les quantités produites ne soient pas détournées, a-t-il affirmé. Des mesures qui visent, a-t-il dit, à remédier à toute perturbation dans la production de ce produit essentiel, assurant que toutes les laiteries produisent des quantités plus importantes qu’à l’accoutumée. L’Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers avait annoncé, en mars dernier, le lancement d’une plateforme numérique visant à faciliter aux laiteries le retrait des autorisations, le règlement des factures et l’approvisionnement en poudre de lait auprès des dépôts les plus proches.
T. K.