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samedi 20 avril 2024

Pendant l’épidémie de coronavirus : Benbouzid met en garde contre la prise excessive d’antibiotiques

Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a mis en garde, hier, contre la prise abusive d’antibiotiques pendant l’épidémie de coronavirus, soulignant que cela pourrait favoriser la résistance aux antimicrobiens.

Par Louisa Ait Ramdane

Attention aux antibiotiques. Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a fait état de la consommation excessive d’antibiotiques durant cette pandémie qui, selon lui, peut entraîner une propagation rapide de la résistance aux antimicrobiens. Selon lui, la surconsommation d’antibiotiques suscite de nombreuses inquiétudes quant à leur utilisation inutile pendant la pandémie.
En effet, l’usage abusif des antibiotiques contribue au développement de bactéries qui deviennent résistantes aux antibiotiques. Cette résistance se développe lorsqu’une bactérie se transforme et développe des mécanismes de défense, diminuant ou annulant l’action des antibiotiques qui la combattent. «La prise abusive d’antibiotiques pourrait être un facteur d’aggravation, car à force de prendre ce traitement, une résistance rapide aux antimicrobiens se développe chez le patient», a expliqué le ministre de la Santé lors de la célébration de la semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens. Il a souligné, à cet effet, que la résistance aux antimicrobiens «requiert les médicaments plus chers, prolonge la durée de la maladie, de traitement et d’hospitalisation et augmente les coûts des soins pour les familles».
Le ministre a déclaré que célébrer cette semaine dans le contexte de la pandémie de Covid-19 est d’une «grande importance», étant donné que la résistance aux antimicrobiens «nécessite le recours à des médicaments plus chers, prolongeant la durée de la maladie, du traitement et de l’hospitalisation, et augmentant les coûts de santé et le fardeau financier des familles et de la société». Benbouzid a indiqué que «l’Algérie continue de célébrer cette semaine, comme beaucoup d’autres pays, pour faire face à ce danger en affirmant son engagement à mettre en œuvre un plan d’action national de lutte contre la résistance aux antimicrobiens». Dans ce cadre, il a souligné l’importance de «la surveillance de l’antibiorésistance avec l’Institut Pasteur comme laboratoire de référence et qui devrait être renforcé dans la surveillance et le suivi de l’antibiorésistance chez les animaux à travers le dispositif mis en place par le ministère de l’Agriculture». Benbouzid a estimé que cette journée est «l’occasion d’évaluer les résistances, ainsi que d’informer et de sensibiliser sur le bon usage des antimicrobiens, notamment des antibiotiques, pour valoriser les acquis dans le domaine de la prévention et du contrôle».
Ce dispositif est également inscrit, comme l’a souligné le ministre de la Santé, «dans le plan d’action national, qui vise à informer le grand public, ainsi que les professionnels de la santé humaine et animale, sur la problématique de la résistance aux antimicrobiens et de les sensibiliser à ses conséquences».
Dans ce contexte, le ministre a expliqué que «le bon usage des antibiotiques passe par une activation concrète de la stratégie nationale dans les établissements de santé, avec le développement de mesures prioritaires pour maîtriser la consommation d’antibiotiques, qui peuvent à la longue faire face à une résistance bactérienne».
Dans le but d’obtenir des données sur la consommation d’antibiotiques, Benbouzid a précisé que son département ministériel a élaboré un cadre réglementaire à travers la mise en place d’une commission nationale pluridisciplinaire chargée de surveiller la consommation d’antibiotiques, travaillant en coordination avec les réseaux de surveillance de l’antibiorésistance et participant dans la validation du guide thérapeutique.
Pour atteindre les objectifs fixés, le ministre a souligné la nécessité de «la persévérance et de la volonté de mettre en œuvre les principaux éléments du Plan d’action national de lutte contre la résistance aux antimicrobiens et de les traduire en actions concrètes».
Mettant l’accent sur le «partenariat qualitatif» qui existe dans ce domaine entre l’Algérie et les agences des Nations unies en général et l’Organisation mondiale de la santé en particulier, le ministre de la Santé a appelé à «l’élaboration d’une feuille de route pour les premières interventions, un accent particulier doit être mis sur le bon usage des antimicrobiens et le renforcement de la coopération multidisciplinaire et intersectorielle pour préserver l’efficacité des antimicrobiens pour les générations futures».

L. A. R.

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