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mardi 28 novembre 2023

Pendant la pandémie: La moitié des start-up françaises au chômage partiel

Pour survivre à l’épidémie de Covid-19 et à ses conséquences économiques, les start-up françaises ont massivement utilisé les dispositifs d’aides de l’Etat, dont le chômage partiel pour la moitié d’entre elles, selon une étude publiée mardi à l’occasion du sommet France Digitale à Paris.
«Dans ce contexte exceptionnel, les start-up ont largement profité des mesures proposées par le gouvernement : 52 % d’entre elles ont mis en place des mesures de chômage partiel pendant le confinement et 83 % ont bénéficié d’un PGE (prêt garanti par l’Etat)», révèle le baromètre annuel sur les performances économiques et sociales des start-up du numérique en France, qui a interrogé quelque 500 entreprises.
«Les aides de l’Etat ont joué à plein et grâce à elles, 70 % des start-up sondées disent n’avoir pas rencontré de difficultés de financement pendant le confinement», a expliqué à l’AFP Franck Sebag, associé au cabinet EY et coauteur de l’étude.
L’écosystème des start-up françaises n’a «pas fait plus appel aux aides que le reste du pays», a cependant estimé Frédéric Mazzella, coprésident de France Digitale, interrogé lors du sommet.
Celles-ci «ont permis à ces sociétés fragiles de ne pas se retrouver dans des situations très compliquées, de passer le choc, ce qui n’a pas été le cas dans les autres pays», a-t-il ajouté. Parallèlement, les tours de financement auprès d’investisseurs ont été maintenus ou repoussés plutôt qu’annulés, selon l’étude. «Il faut maintenant que la commande publique reparte et que les start-up retrouvent des clients», a noté Benjamin Bitton, associé de 2CFinance, un cabinet de conseil financier pour les start-up et investisseurs.
Selon le baromètre, les start-up sont près d’un quart à n’attendre aucune croissance en 2020, et 61 % d’entre elles ont déclaré reconsidérer leurs intentions de recrutement dans les prochains mois.
Si la reprise est trop timide, certaines entreprises pourraient rencontrer des difficultés lors des premières échéances de remboursement du PGE, dès avril.
«On est face à une dette colossale qu’il va falloir échelonner», a déclaré M. Bitton.
Les indicateurs étaient pourtant au vert en début d’année. Le chiffre d’affaires des start-up interrogées avait augmenté de 23 % en 2019 (un tiers de celui-ci étant effectué à
l’étranger), les effectifs avaient augmenté de 28 % sur la période et les difficultés de recrutement étaient l’obstacle majeur au développement. Celles-ci sont désormais reléguées au second plan, devancées par le manque de demande et les difficultés à faire passer les grandes entreprises à la caisse.
Les start-up avaient, par ailleurs, déjà recours à des dispositifs d’aide de l’Etat avant la crise : selon le baromètre, 60 % d’entre elles utilisent le crédit d’impôt recherche, 50 % le crédit d’impôt innovation et 42 % bénéficient du statut de «Jeune Entreprise Innovante» qui permet certaines exonérations fiscales.


O. N.

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