Les traditions et les us du peuple amazighe ont été invoqués et ravivés partout à Béjaïa pour célébrer le passage du nouvel an berbère qui correspond au 12 janvier.
Par Hocine Cherfa
De riches programmes culturels et artistiques ont été animés à travers les quatre coins de la wilaya à l’occasion de Yennayer 2973. Yennayer marque, en effet, le 1er jour de l’An du calendrier agraire, utilisé depuis l’antiquité par les Berbères. Il correspond au 1er jour de janvier du calendrier julien, aujourd’hui en décalage de 13 jours par rapport au calendrier grégorien. Yennayer devrait donc être fêté le 13 ou le 14 janvier selon des chercheurs. Cependant, il est célébré le 12. Poésie, expositions d’articles traditions, produits agricoles, artisanat, outils traditionnels, galas, théâtre, cross, conférences, simulations de mariage traditionnel, étaient au menu de nombreuses activités dispensées pendent plusieurs jours par les associations de diverses disciplines, la Maison da Culture de Béjaïa, les APC, les CFPA, les Maisons de Jeunes, les centres culturels, les comités des villages, des établissements scolaires, les comités de quartiers. Chacun y va de son idée et inspiration pour marquer cette date. Yennayer qui était, auparavant, une fête purement familiale est devenue aujourd’hui, une fête publique largement célébrée. Une fête que l’on célèbre sous les projecteurs. Elle a pris une grande place au sein la société au point ou l’on parle que de ça pendant plusieurs jours. Une fête durant laquelle les gens se rencontrent, se retrouvent, rejoignent leurs villages afin de participer, avec grand enthousiasme, à ces activités qui se déroulent dans une ambiance empreinte de joie, de convivialité, de fraternité et de communion. Les enfants s’en donnent jouent et joyeusement pendant ces cérémonies qui durent plusieurs jours parfois car, toute une préparation les précédent. Pour les gens qu’on a rencontré durant ces cérémonies organisées un peu partout, c’est une opportunité de retisser les liens sociaux, de transcender les clivages entre voisins et habitants. D’autres coutumes ancestrales ont, également, été ravivées, simulées, reproduites et organisées afin de célébrer le passage au nouvel an Amazighe. Yennayer est plus que jamais présent dans les célébrations de la région et des familles, donc dans la mémoire collective transmis par les ancêtres. Il est fêté plus qu’auparavant et avec beaucoup d’enthousiasme. Un retour aux sources selon certains et une fierté d’appartenir à ce peuple ancien pour d’autres. Chacun y va de sa pensée. D’autres le considère comme une occasion d’implorer la clémence et la piété de Dieu d’autant que nous vivons en plein période de sécheresse. C’est un moment pour revenir vers Dieu, lui de demander la pluie et de la richesse et pourquoi pas. Un concept qui était similaire à celui d’antan. En tous les cas, un grand attachement est né autour de la célébration cette symbolique qui s’est, de plus en plus, ancrée dans la société entière. Auparavant Yennayer était célébré en famille, aujourd’hui par contre, il devenu une fête publique, une fête populaire. Le temps a changé, la pensée des gens aussi. Cette fois-ci encore, certains ont préféré le fêter en famille comme avant et garder son caractère intime par un diner familial. D’autres comme les associations, les comités des villages ont organisé des offrandes : de grandes fêtes publiques appelées « Laouisiaâ ou Timechret » selon les régions. Ils ont sacrifié des bœufs dont la viande a été répartie sur les villageois. Des organismes d’Etat et de nombreuses autres associations ont préféré organiser des activités culturelles et artistiques afin de sauvegarder ce patrimoine culturel matériel et immatériel.
H. C.