Dans le pays, la pandémie est en reflux continu depuis fin juillet dernier, une tendance qui s’est confirmée de semaine en semaine, sinon de jour en jour, et cela pendant trois mois. Ce qui est quand même un temps de recul constant long dans un contexte où la variation et l’instabilité seraient la règle. L’un de ces mois est le plus torride de l’année, et les deux autres, septembre et octobre, ce dernier tirant désormais à sa fin, ne se sont pas caractérisés par une température particulièrement douce. Pour autant, ces détails sont donnés juste pour être quitte avec l’idée dominante selon laquelle les contaminations baissent pendant les beaux jours et augmentent avec le retour des mauvais. Chez nous du moins, la séquence de plus grande et de plus longue progression de la maladie est survenue cette deuxième année de l’épidémie, alors que la chaleur estivale s’installait.
Lorsqu’un variant réussit à évincer ses concurrents, il n’attend pas que le froid soit de retour pour se mettre à alourdir les bilans, à la fois en termes de contaminations et de décès. S’il y a malgré tout un effet saisonnier, le plus probable est qu’il est marginal. Lorsque quelque part dans le monde la situation se détériore, ce qui est le cas en ce moment en Russie, et plus généralement en Europe orientale, le réflexe est de le mettre sur le compte du retour du froid, mais aussi désormais de la faiblesse de la couverture vaccinale. En Russie précisément, il se trouve que ces deux facteurs jouent simultanément, semblant se renforcer mutuellement. Or l’épidémie repart ailleurs, en Grande-Bretagne notamment, mais pas seulement en Europe, c’est-à-dire dans des pays comptant parmi les plus vaccinés au monde. Les nombres des décès au cours de ces dernières semaines en Russie et aux Etats-Unis ont été souvent comparables cependant, alors même que la vaccination est bien plus avancée aux Etats-Unis. Depuis l’entrée en jeu de la vaccination, les vagues de la pandémie ont été reliées bien plus à l’apparition de nouveaux variants du virus qu’au simple changement de saisons. Pour éviter de se confiner à nouveau, la Russie décide de chômer une semaine, espérant par là renverser le cours de la pandémie. D’autres pays, tel le Danemark, n’ont pas craint de renouer avec le confinement. De façon générale en Occident, on se prépare à soutenir le choc d’une cinquième vague, dont certains pensent qu’elle déferle déjà. Les pays européens ne se distinguent pas seulement par ceci que la vaccination y est avancée, mais aussi par la mise en place du pass sanitaire, qui est une manière d’obliger les gens à se faire vacciner. La vaccination n’est pas obligatoire en Algérie, ce qui est le cas partout dans le monde. Mais il n’y a pas non plus de pass sanitaire à exhiber dans certains cas ou endroits. Qui plus est, la vaccination n’est pas très avancée, il s’en faut de beaucoup. Les Algériens se ruent sur les centres de vaccination lorsqu’une vague est au plus haut, et qu’ils voient de leurs propres yeux ce qu’il en découle, mais se gardent à bonne distance d’eux dans les décrues, comme celle d’aujourd’hui. Rares sont désormais ceux qui continuent de porter le masque. Pratiquement il n’y a plus pour eux de mesures restrictives à observer, pour autant d’ailleurs qu’ils en aient subi de ce genre auparavant. Ils auraient peut-être à le regretter si une quatrième vague n’attendait que les mauvais jours pour prendre la place de celle qui n’arrête pas de se retirer.