La période de confinement et l’annulation des activités culturelles imposées comme mesure de prévention contre la propagation de la pandémie de Covid-19 n’ont pas empêché l’Institut du monde arabe, à Paris, d’assurer la continuité d’une grande exposition organisée en l’honneur des divas arabes. L’évènement se veut un hommage aux grandes artistes femmes de la musique et du cinéma arabe du XXe siècle, célébrant à la fois leur histoire et leur héritage contemporain.
Par Abla Selles
L’exposition se déploie en quatre grands moments. Le visiteur rencontrera successivement les femmes pionnières et féministes dans Le Caire cosmopolite des années 1920, les divas aux voix d’or que furent Oum Kalthoum, Warda, Fayrouz et Asmahan durant la période 1940-1970, les productions cinématographiques de l’Egypte et le succès des comédies musicales de ce pays qui consacrent les divas actrices telles que Laila Mourad, Samia Gamal, Sabah, Tahiyya Carioca, Hind Rostom ou Dalida. L’exposition se veut un fabuleux voyage au cœur des vies et de l’art de ces chanteuses et actrices de légende, mais également une exploration des changements profonds qu’elles ont portés. Le public peut découvrir sur la plateforme numérique de l’établissement la scène artistique féminine des pays arabes durant «l’âge d’or de la chanson et du cinéma» dans la région.
Des photographies d’époque, souvent inédites, des extraits de films ou de concerts mythiques, des affiches cinématographiques au graphisme glamour, de magnifiques robes de scène, des objets personnels et d’interviews rares, sont à découvrir lors de cette exposition. Les œuvres exposées sont accompagnées par des présentations avec beaucoup de détails, rédigées par des spécialistes dans l’art.
Cette exposition n’est pas seulement un espace pour revisiter la vie de ces artistes mais c’est aussi un espace où la richesse de la culture arabe et le patrimoine de la région sont mis en valeur.
Les organisateurs ont souligné, entre autres, «le rôle de ces divas en matière de défense des droits de la femme et leur participation dans les mouvements de libération de leurs pays, outre le rôle axial dans les différents domaines artistiques dans lesquels elles ont opéré des changements radicaux».
La dernière partie de l’exposition met en valeur les regards d’artistes d’aujourd’hui sur ces divas, dont l’héritage est une profonde source d’inspiration pour toute une nouvelle génération.
Plusieurs œuvres fortes sont nées de ce patrimoine musical et iconographique unique réapproprié. Ces œuvres signées par la photographe et vidéaste libanaise Randa Mirza, le musicien et compositeur hip hop Waël Kodeih, les plasticiens et plasticiennes Lamia Ziadé, Shirin Neshat Youssef Nabil, le photographe Nabil Boutros, sont elles aussi exposées au public.
Organisée sous le thème «Divas : de Oum Kalthoum à Dalida, cette exposition s’étalera jusqu’au 26 septembre prochain, précisent les organisateurs.
A. S.