L’association écologique marine «Barbarous» prépare une nouvelle mission pour renflouer un filet fantôme causant d’importants dégâts à la biodiversité marine, repéré à Cap Blanc (Oran), a-t-on appris de son secrétaire général.
Par Hania T.
Les plongeurs de l’association Barbarous ont déjà organisé une opération de repérage pour constater les dégâts causés par le filet à la biodiversité marine, à une profondeur allant jusqu’à 30 mètres, a fait savoir Amine Chakouri, annonçant une mission pour le renflouer le week-end prochain si les conditions météorologiques s’y prêtent.
Deux embarcations de l’association se sont rendues au point indiqué pour effectuer un repérage du site et constater les dégâts, a précisé la même source, soulignant que le constat est «alarmant», le filet étant «immense».
L’association écologique Barbarous a effectué, au cours de l’année 2019, plusieurs missions et réussi à retirer 12 filets fantômes à une profondeur allant de 10 à 40 mètres sur une longueur de 3 km et pesant plus de 1 300 kg, a indiqué M. Chakouri.
Ces opérations, effectuées par les plongeurs de l’association ont touché trois zones, à savoir les «Iles Habibas», «l’Ile Plane» et «Cap Blanc», qui sont des zones très poissonneuses, dont certaines sont protégées et donc interdites à la pêche, comme pour l’île Plane et les îles Habibas.
Les filets fantômes sont dangereux pour l’écosystème marin puisqu’ils continuent à capturer les espèces de manière indéfinie tout en étouffant la flore marine lorsqu’ils atterrissent dans le fond, a-t-on expliqué.
«Lors des différentes opérations effectuées par nos plongeurs, nous avons constaté la capture de plusieurs espèces, dont certaines sont très vulnérables comme les dauphins et les mérous», a souligné Amine Chakouri, appelant les pêcheurs à faire preuve de plus de responsabilité.
«Ces filets qui dérivent et finissent dans les fonds marins représentent une menace pour les espèces qu’ils capturent et tuent, mais aussi pour les espèces végétales qu’ils étouffent. Ces filets peuvent ainsi rendre désertique tout un périmètre», a-t-il relevé.
Selon M. Chakouri, la solution permettant de mettre un terme à cette situation réside dans la mise en place d’un protocole pour l’immatriculation des filets afin de mettre les pêcheurs devant leurs responsabilités.
Les efforts des plongeurs bénévoles de l’association sont louables. Toutefois, leur terrain d’intervention est limité à 40 mètres de profondeur. «Au-delà de 50 mètres, ils ne peuvent pas intervenir, faute de moyens», a fait savoir le secrétaire général de l’association.
Seuls à intervenir pour le renflouage des filets fantômes sur les côtes oranaises, les plongeurs ne peuvent retirer une grande partie des filets finissant dans les fonds à une profondeur de plus de 50 mètres, a-t-il déploré.
H. T.