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vendredi 19 avril 2024

Oran : «B’nat El Kheir», un centre dédié à l’accompagnement des enfants en difficulté

Le centre «B’nat El Kheir» ou «BLK» (filles bienfaisantes) ouvert à Oran et comptant une dizaine de professionnelles de la santé physique et mentale, est un établissement dédié aux enfants souffrant de divers troubles, issus de familles démunies, qui faute de moyens, peinent à satisfaire les besoins pressants de leur progéniture.
Des enfants issus de familles démunies et souffrant de divers troubles comme l’autisme, l’hyperactivité, les troubles de l’apprentissage, la dépression, le handicap et autres, trouvent au centre «BLK», implanté à Haï Es-Sabah, à l’est d’Oran, toute l’attention et le suivi nécessaires, apportés par des équipes pluridisciplinaires qualifiées, composées d’une psychologue, d’une pédiatre, d’une pédodontiste et une coach de vie spécialisée dans la parentalité positive.
«Avant de se constituer en association, tout récemment agréée, B’nat El Kheir était composé d’un groupe de femmes actives sur les réseaux sociaux, autour d’actions caritatives», a expliqué sa présidente, Amel Mediene, ajoutant que «pour créer ce centre pour enfants, nous avons dû nous organiser en association afin de travailler de manière réglementaire».

Combler les besoins psychologiques, une priorité
Offrir aux enfants démunis des aides matérielles, comme des vêtements, des fournitures scolaires, de la nourriture, «est une bonne chose», mais B’nat El Kheir veulent aller plus loin et combler tous les besoins de ces enfants.
«Ces familles ont besoin de services de santé, d’accompagnement, de suivi psychologique et de coaching, choses qu’elles ne peuvent avoir chez des spécialistes privés faute de moyens», explique Amel Mediene.
Rencontré au centre, Amina, maman de Louaï, 12 ans et soufrant d’une scoliose sévère, une maladie très rare touchant un enfant sur un milliard et qui engage son pronostic vital, a confié à l’APS le parcours de son enfant diagnostiqué à l’âge de 3 mois. «Ce sont 12 années de souffrance et de combat acharné, sans le moindre appui», déplore-t-elle.
La colonne vertébrale du petit Louaï tourne de manière très sévère et sa cage thoracique risque d’écraser ses poumons. Les médecins étaient unanimes : il n’y a rien à faire pour cet enfant, à part le laisser vivre le peu de temps qui lui reste. La sentence est tombée comme un couperet sur cette maman.
Après avoir fait le tour des établissements de santé, Amina a un dernier espoir de trouver au centre «BLK Enfance» le soutien, dont son fils et elle ont besoin.
La pédiatre Souad Ouzani suit l’évolution de la maladie du garçon, alors que la psychologue Ibtissem Dehan l’accompagne pour mieux vivre cette situation tellement douloureuse. L’enfant, conscient d’être condamné, a du mal à supporter le regard de la société, de plus en plus pesant.
La maman bénéficie, quant à elle, d’un accompagnement du coach de vie, Madjda Chekkal, qui l’aide à mieux gérer sa relation avec son fils et sa maladie.

Les frais de prise en charge… hors de portée
Les spécialistes estiment qu’une famille peut être qualifiée de démunie lorsque ses revenus ne suffisent pas à couvrir l’ensemble de ses besoins essentiels. La charge d’un enfant malade peut faire basculer une famille ayant des revenus moyens dans la catégorie des démunis.
Amina est l’exemple concret de cette situation. Avec son mari salarié, elle peine à couvrir les frais des soins de son fils malade. Les consultations, les traitements, les séances de rééducation et de natation ont un coût dépassant les moyens de cette famille. «Un seul salaire ne suffit plus», constate-t-elle avec amertume. L’équipe «BLK Enfance», à la base dédiée à l’accompagnement des familles à revenu faible, s’est vue dans
l’obligation d’élargir son éventail et ouvrir les portes à celles gagnant tout juste le SMIG.
La crise économique et la cherté de la vie en cette période de pandémie de Covid-19 ont fait que le nombre de ménages n’arrivant pas à accéder aux soins augmentent de plus en plus. Les associations comme «BLK» tentent d’apporter l’aide espérée selon les moyens disponibles. Depuis l’ouverture de cet espace en avril dernier, de dizaines de médecins de différentes spécialités, aussi bien des établissements publics que privés, ont fait part de leur volonté de rejoindre le réseau pour constituer une véritable chaîne d’entraide, de solidarité et de soutien aux enfants en difficulté et à leurs familles.
Ahlem B.

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