Si l’Iran est le premier à souffrir du gel de l’Accord sur le nucléaire qu’il avait signé avec plusieurs puissances et que Donald Trump avait finalement invalidé en 2018, il s’est montré très réservé dans les négociations qui l’opposent depuis une dix-huit mois aux Américains. Mais une fois n’est pas coutume, Téhéran s’est montré cette semaine «optimiste» sur la reprise des discussions sur le dossier nucléaire iranien, après l’examen d’un projet de compromis soumis la semaine dernière par l’Union européenne et destiné à débloquer la situation, au point mort depuis mars. «Nous restons optimistes sur le processus de négociation qui nous permettra d’aboutir à un résultat logique et raisonnable», a annoncé le porte-parole du ministère, Nasser Kanani, dans sa conférence de presse hebdomadaire. Cette déclaration intervient après que le chef de la diplomatie européenne et coordinateur pour le dossier du nucléaire iranien, Josep Borrell, a soumis mardi dernier un projet de compromis et appelé les parties engagées dans les pourparlers à Vienne à l’accepter pour éviter une «dangereuse crise». «Après l’examen du texte proposé, il est possible que dans un proche avenir nous puissions parvenir à une conclusion concernant le calendrier des négociations», a indiqué Nasser Kanani. «Nous assisterons probablement à un nouveau cycle de négociations. Mais […] cela dépend entièrement de la volonté de l’autre côté, en particulier du côté américain», a-t-il poursuivi. Mercredi, au lendemain de la présentation du projet européen, Téhéran avait appelé les États-Unis à montrer «dans la pratique» leur volonté de relancer l’Accord. Washington «doit montrer qu’il est prêt à un accord raisonnable, logique et durable», a renchéri hier Nasser Kanani. Les pourparlers à Vienne entre l’Iran et les grandes puissances pour relancer l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 sont au point mort depuis mars, après plus d’un an de discussions. Fin juin, le Qatar a organisé des pourparlers indirects entre l’Iran et les États-Unis dans l’espoir de remettre le processus de Vienne sur les rails, mais ces discussions ont été interrompues après deux jours sans aucune avancée. Selon Josep Borrell, le texte proposé «aborde tous les éléments essentiels et comprend des compromis durement gagnés par toutes les parties». Il aborde «en détail» la levée des sanctions imposées à l’Iran et les mesures nucléaires nécessaires pour rétablir le pacte nucléaire dit JCPOA. Conclu par l’Iran et six puissances (Russie, États-Unis, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), le JCPOA vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire de l’Iran, accusé de chercher à se doter de l’arme atomique malgré ses démentis, en échange d’une levée progressive des sanctions internationales qui frappent l’économie iranienne. Reste à voir si l’optimisme sur une résolution prochaine des négociations sera une fois encore déçu, ou si les Iraniens et les Américains réussiront réellement cette fois-ci à trouver un moyen de régler leurs différends permettant ainsi à Téhéran de relancer son économie toujours en très grande difficulté.