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samedi 20 avril 2024

Opposition

Alors que la fin des débats autour de la réforme des retraites a été actée en France à l’Assemblée Nationale, le projet de loi présenté par le gouvernement a eu des répercussions inattendues sur Les Républicains, qui ont décidé de soutenir l’exécutif. En effet, le patron des LR, Éric Ciotti, a annoncé samedi démettre de ses fonctions son numéro deux, Aurélien Pradié, ouvertement opposé à un pan de la réforme des retraites. «Ses prises de position répétées n’étaient plus conformes avec les valeurs de cohérence, d’unité et de rassemblement qui doivent guider la droite républicaine», a justifié le patron des LR dans un communiqué, dénonçant une «aventure personnelle, qui ne peut se substituer à l’action collective et à l’esprit de responsabilité». La crise couvait depuis des semaines et éclate le lendemain même de la fin de l’examen tumultueux de la réforme au Palais-Bourbon. Alors qu’Éric Ciotti et Olivier Marleix, chef du groupe LR à l’Assemblée, soutiennent depuis des semaines le projet gouvernemental de réforme des retraites, qui ferait passer l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, Aurélien Pradié, qui occupait la place de vice-président exécutif du parti, conditionne ouvertement son soutien à la réforme à des avancées strictes sur le dispositif des carrières longues. Le député du Lot entend obtenir du gouvernement l’assurance stricte que toute personne qui entre sur le marché du travail avant 21 ans puisse partir à la retraite à taux plein après avoir cotisé quarante-trois annuités, et ce, sans que l’âge légal de départ ne constitue une barrière. Si le gouvernement a semblé faire un pas en ce sens à plusieurs reprises, d’abord par des déclarations de la Première ministre, Élisabeth Borne, puis par des propos dans l’hémicycle d’Olivier Dussopt, Aurélien Pradié et d’autres députés LR ont considéré que les garanties apportées par l’exécutif n’écartaient pas totalement la possibilité pour certaines personnes effectuant des carrières longues de devoir cotiser quarante-quatre annuités. «Le seul sort qui compte, c’est celui des Français pour lesquels nous sommes engagés. Des convictions, ça se défend. Sans relâche», a tweeté Aurélien Pradié samedi, quelques minutes après la parution du communiqué LR. Éric Ciotti et Aurélien Pradié avaient ferraillé lors des élections pour la présidence du parti, auxquelles avait pris part également le président des sénateurs LR, Bruno Retailleau. Après sa victoire, Éric Ciotti avait annoncé le 18 janvier qu’il se doterait d’une équipe dirigeante incluant Aurélien Pradié en tant que vice-président exécutif. Mais Ciotti et de nombreux Républicains n’ont pas apprécié de voir leur «opportunité» de rapprochement avec le gouvernement être menacée par la position dissonante de Pradié. Surtout qu’ils espèrent que cette coalition à l’occasion de la réforme des retraites débouchera sur un gain de crédibilité et peut-être sur une alliance de plus longue durée, alors même que LR tentaient il y a encore peu de se présenter comme une opposition crédible face au gouvernement. Mais son manque de députés et son manque de charisme auront fait oublier aux responsables de droite cette ambition, les forçant visiblement à accepter la relégation en tant qu’alliés de circonstance de l’executif.

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