La culture algérienne s’enrichit de plus en plus avec la créativité de ses artistes qui démontrent à chaque fois une générosité hors normes. Des hommes et des femmes prouvent à chaque fois leurs talents dans différents domaines artistiques et, chacun à sa manière, laisse son empreinte qui se veut un plus pour l’art et la culture de notre pays.
Par Abla Selles
C’est dans cette perspective qu’un concert-hommage aux divas de la chanson algérienne, Nardjess, Nadia Benyoucef et Salima Madini, ainsi qu’à la grande et regrettée Seloua, récemment disparue, était animé vendredi soir à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih.
Initialement prévu pour rendre hommage à Seloua, disparue le 9 décembre dernier, les organisateurs ont décidé d’honorer des artistes encore vivantes.
Dans une ambiance de grands soirs, le premier volet de la soirée a été consacré à l’hommage rendu, à titre posthume, à la grande Seloua, animé par les voix suaves de trois des musiciennes de l’Orchestre andalou de l’Opéra d’Alger, Sabah El Andaloussia, Radia Nouaceur Yadi et Sarah Belaslouni, qui ont brillamment interprété quelques pièces dans le genre hawzi du riche répertoire de Seloua.
A cette occasion, les chansons «Loukane soltane el m’habba», «Ana’ladhi biya s’ken samim fouadi», «El qad elli sabani», «Wa men li bi djismi», «Atani zamani» et «Qoudoum el habib», ont été présentées au public. C’est la ministre de la Culture et des Arts, Wafa Chaalal, qui a rejoint ensuite la scène pour remettre la distinction honorifique marquant l’hommage à Seloua, à Sabah El Andaloussia, représentante de la famille de la défunte.
Les artistes Lamia Madini, Esma Alla, Nadia Benyoucef et Nardjess ont fait après une belle réunion de cantatrices aux voix présentes et étoffées, dotées de timbres aux larges tessitures, issues de l’ancienne et la nouvelle génération. Les chanteuses, qui se sont mises à l’heure de la tradition andalouse avec des tenues de circonstance, (karakou, caftan et serouel chelqa), ont rendu, entre autres pièces, «Ya badie el hosni ahif», «Ya r’qiq el hadjeb», «Ya qalbi khelli el hal», «Ana touiri», «Nehwa rohi’w’rahti», «El khilaâ taâjebni», «Harq ed’dhana mouhdjati» et «Sifet ech’chemaâ wel qendil».
En présence de représentants de différentes missions diplomatiques accréditées en Algérie, les sonorités aiguës des violons et du nay (flûte arabe), la densité des notes des instruments à cordes, à l’instar du oud, la kouitra et la contrebasse, ainsi que les cadences rythmiques irrégulières, ont relevé le ton du concert, créant des atmosphères conviviales et festives.
Empreints de sourires, de bonne humeur et de lyrisme poétique, les intermèdes marquant l’entrée des chanteuses sur scène ont été très appréciés par le public qui inter-agissait avec les odes de Moumen Haoua, animateur à l’Opéra d’Alger, qu’il déclamait en y mettant dans un ton feutré de conteur, les nuances et les intonations adéquates à chacun de ses textes.
A l’issue de la soirée, Wafa Chaalal a remis des distinctions honorifiques à Nardjess, Nadia Benyoucef et Lamia Madini, représentant sa mère Salima, doyenne des professeurs du Conservatoire d’Alger, virtuose du piano et présidente de l’association andalouse «Essendoussia» d’Alger.
A. S.