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vendredi 19 avril 2024

Œuvres de Mouloud Feraoun: La langue française, un moyen de résistance

Un séminaire dédié aux écrivains martyrs de la glorieuse guerre de Libération nationale a été organisé en ligne. Cette rencontre qui a vu la participation de plusieurs enseignants universitaires et chercheurs, était une occasion pour revenir sur l’œuvre de l’écrivain Mouloud Feraoun.

Par Abla Selles

Le but majeur de cette rencontre est de mettre la lumière sur l’utilisation de la plume comme arme contre le colonisateur. Organisé par l’université Chadli- Bendjedid d’El Tarf, la valeur de ces rencontres-débats consacrées à cette période déterminante du pays réside dans la contribution des auteurs martyrs constituant ce panorama littéraire et leur rôle déterminant dans la mobilisation du peuple et sa participation à la lutte armée pour le recouvrement de l’indépendance. En effet, l’usage de la langue française par Mouloud Feraoun «n’était pas un choix, mais une obligation et un excellent moyen de résistance et d’affirmation de soi», a précisé une enseignante de l’université 20- Août-1955 de Skikda. «L’écriture dans la langue française chez l’auteur du ‘’Fils du pauvre’’ lui a permis de contribuer, à sa manière, dans la lutte anti-coloniale et à poursuivre un combat sans merci jusqu’à son assassinat par l’OAS, le 15 mars 1962», a précisé Yamina Benachour lors du séminaire tenu dans le cadre de la commémoration annuelle, le 18 février, de la Journée nationale du Chahid. Relevant que cette date constitue une halte pour se remémorer les sacrifices des femmes et hommes de lettres engagés, l’universitaire a ajouté que Mouloud Feraoun «a su, par la plume et le choix des mots, jouer un rôle capital dans l’éveil de la conscience du peuple et sa sensibilisation vis-à-vis de la lutte armée». Evoquant cette dialectique de l’encre et du sang, l’universitaire Yamina Benachour a signalé que les écrits des nombreux écrivains martyrs, dont Mouloud Feraoun, constitueront à jamais «l’empreinte indélébile traduisant cette lutte farouche menée durant la longue nuit coloniale». L’intervenante a également cité les «remarquables» contributions des écrivains algériens engagés dont Mohammed Dib, Kateb Yacine et Mouloud Mammeri, dont les écrits continuent, à ce jour, à fasciner le lecteur. «S’intéressant à la vie des siens, leurs traditions et leurs coutumes ainsi qu’aux grands sacrifices des paysans, les écrivains martyrs ont pu exprimer avec précision la marginalisation et le malaise vécu par un peuple assoiffé de liberté», a-t-elle relevé.

A. S.

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