Pour développer le secteur de l’Agriculture sur des bases solides et des données crédibles reflétant la réalité économique et la réalisation de la sécurité alimentaire, les participants aux Assises nationales de l’agriculture ont recommandé l’extension des périmètres irrigués et la régularisation foncière ainsi que la nécessaire numérisation du secteur pour une meilleure gestion des données.
Par Louisa A. R.
Ils ont également souligné la nécessité de renforcer les ressources humaines en matière de formation, de recherche et d’orientation, et d’encadrer les jeunes porteurs de projets, en coordination avec le ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro -entreprises.
Les participants ont, en outre, préconisé l’intensification de la production de semences tout en préservant les ressources génétiques nationales, à travers
l’achèvement de la réalisation de la Banque nationale des ressources génétiques le deuxième semestre de 2023, après la création, l’année dernière, de la Banque nationale des semences.L’accent a également été mis sur l’importance d’intensifier la création de «grandes exploitations intégrées» pour la production de céréales et de fourrage et l’élevage de vaches laitières, et d’encourager les investissements nationaux et étrangers dans ce cadre.
Concernant le foncier agricole, les participants ont appelé à améliorer le climat des transactions foncières, conformément aux dispositions de la loi, notamment en ce qui concerne la cession du droit de concession et de la sortie de l’indivision.
S’agissant du dossier d’extension des périmètres irrigués, les participants ont recommandé de créer une instance nationale spécialisée dans l’irrigation agricole, chargée de la gestion et de l’exploitation rationnelle des ressources en eau destinées à l’irrigation.
Ils ont également appelé à mettre en place un nouveau système d’appui aux projets relatifs à l’utilisation des énergies renouvelables dans les opérations d’irrigation, notamment dans les régions du Sud, ainsi qu’un plan d’urgence pour l’exploitation de barrages et de retenues collinaires au niveau des périmètres agricoles, en vue de faire face aux changements climatiques et aux périodes de sécheresse.
Quant à la valorisation des produits agricoles et la résorption de l’excèdent de production, il a été proposé la création de cartographies pour déterminer les filières agricoles spécialisées dans l’industrie de transformation, en fonction des zones et pôles agricoles spécialisés dans chaque produit et la création d’un établissement répondant aux standards internationaux spécialisé dans le conditionnement, la commercialisation et l’exportation des produits agricoles.
Les recommandations seront soumises au Conseil des ministres
Les recommandations des Assises de l’agriculture seront soumises au Conseil des ministres pour leur évaluation par le président de la République, afin qu’elles ne restent pas «lettres mortes», a indiqué le Premier ministre à la clôture des travaux de ces Assises.
A noter que le ministère de l’Agriculture a été appelé à définir un calendrier ne dépassant pas 12 mois pour l’application des recommandations des ateliers organisés dans le cadre de ces Assises.
Revoir l’exploitation du foncier agricole, une priorité pour le secteur en 2023
Le ministre de l’Agriculture, Mohamed Abdelhafid Henni, a affirmé que son département ministériel œuvrera cette année à la mise en place d’un plan d’action pour l’organisation de l’exploitation du foncier agricole en général et du foncier agricole relevant des domaines de l’Etat en particulier, en sus des terres agricoles non exploitées, et ce, dans le cadre de la mise en œuvre des instructions du Président Tebboune. Il a souligné l’importance de la décision historique prise par le président, visant la régularisation de la situation des agriculteurs qui exploitent depuis des générations des terres relevant des domaines de l’Etat sans titre, et ce, selon le principe «la terre appartient à celui qui la cultive». Par ailleurs, Henni a souligné que son département ministériel avait entamé le processus de numérisation du secteur, à travers plusieurs opérations sur le terrain, dont le recensements des terres agricoles en utilisant les satellites et les drones.
L. A. R.