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jeudi 28 mars 2024

Nucléaire

Souhaitant se donner l’image d’une dirigeante soucieuse de l’environnement et à l’écoute des groupes de pressions écologistes, Angela Merkel a annoncé en 2011, quelques mois après la catastrophe de la centrale atomique de Fukushima au Japon, que son pays allait totalement abandonner l’énergie nucléaire pour se tourner vers les «énergies du futur», selon elle «plus sûres». L’Allemagne, qui comptait 17 centrales nucléaires en activité en 2011, n’en comptabilise aujourd’hui plus que trois. Incapables de subvenir ainsi à ses besoins en électricité en constante augmentation, Berlin à recours désormais à des moyens très polluants, tels que le gaz et les centrales à charbon. Le fantasme d’une autosuffisance alimentée par l’éolien et le solaire n’aura pas fait long feu et l’actuel gouvernement allemand prend maintenant la mesure des erreurs passées. L’Allemagne va donc prolonger le fonctionnement de ses trois dernières centrales nucléaires, au moins jusqu’en avril 2023, a annoncé lundi le chancelier Olaf Scholz, dans le contexte de crise énergétique mondiale. «Les bases légales seront créées pour permettre le fonctionnement des centrales nucléaires Isar 2, Neckarwestheim 2 et Emsland au-delà du 31 décembre 2022 et jusqu’au 15 avril 2023», précise une lettre du chancelier au gouvernement. Le gouvernement n’avait auparavant annoncé que le maintien de deux des trois centrales au-delà de fin 2022. La première économie européenne s’efforce de réduire sa dépendance aux importations énergétiques russes à la suite de la guerre en Ukraine. Le sort de la centrale d’Emsland, dans le nord de l’Allemagne, avait suscité des frictions au sein du gouvernement de coalition d’Olaf Scholz, entre Verts anti-nucléaires et FDP libéral notamment. Mais le chancelier a finalement tranché, sans qu’un consensus n’ait été atteint. L’Allemagne avait initialement pour objectif de sortir du nucléaire avant fin 2022, mais la guerre en Ukraine a bouleversé ses plans. Le gouvernement allemand a, par ailleurs, également décidé de prolonger l’activité de plusieurs centrales au charbon jusqu’au printemps 2024, même s’il s’est fixé comme objectif d’abandonner cette énergie en 2030. Merkel, préférant écouter les conseils d’une fillette suédoise de 12 ans, Greta Thunberg, plutôt que de choisir rationnellement les meilleures solutions en matière d’énergie, aura plongé son pays dans une crise sans précédent. Alors que la fillette, aujourd’hui âgée de 22 ans, estime désormais préférable de continuer à utiliser les centrales nucléaires actuellement en activité en Allemagne plutôt que de se tourner vers le charbon, dans un récent entretien à la télévision allemande. Merkel qui aura été une dirigeante assez exemplaire laissera ainsi son héritage entaché par cette erreur que paient aujourd’hui non seulement ses propres concitoyens, mais aussi les autres peuples européens, inexorablement impactés par
l’économie allemande.

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