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mercredi 27 septembre 2023

Noureddine Boudissa, DG d’Algerac : «Nous ignorons si les produits fabriqués localement obéissent aux normes»

Le directeur général d’Algerac, l’organisme qui accrédite les laboratoires de contrôle de la qualité, alerte sur le manque et l’absence de restructuration des organismes de contrôle qualité en Algérie. Le manque de laboratoires de contrôle de qualité, voire la mauvaise exploitation des structures qui existent, explique clairement pourquoi les produits contrefaits ont envahi nos marchés. Pour protéger
l’économie nationale et la santé des consommateurs, l’Algérie doit renforcer et mieux structurer les organismes de contrôle qualité, a estimé Noureddine Boudissa, DG d’Algerac. L’ampleur du danger donc sur la santé de l’Algérien n’est plus à démontrer. Lors de son passage à l’émission «Invité de la rédaction» de la Chaine 3, le responsable a appelé à augmenter le nombre de laboratoires spécialisés et à mieux les doter en moyens humains et matériels, car, a-t-il expliqué, l’Algérie importe une grande partie des produits disponibles sur le marché. Le spécialiste a alerté aussi sur l’absence d’une réglementation technique qui protège les produits fabriqués localement. Noureddine Boudissa, lui-même, a reconnu «ne pas savoir si les produits fabriqués localement obéissent à des normes, subissent les tests nécessaires avant leur mise en vente et, enfin, s’ils obéissent bel et bien à un cahier des charges». «Nous n’avons même pas de règlements techniques qui protègent nos produits. C’est-à-dire que l’Algérie n’a pas fixé ses propres exigences techniques pour tel ou tel produit et machine, et on se contente des caractéristiques inscrites dans les documents émis par le fournisseur sans pouvoir les vérifier», s’est alarmé le spécialiste. Pour avoir une politique de conformité capable de relever le challenge fixé par le président de la République qui a insisté sur la lutte contre la contrefaçon, l’invité de la Radio nationale a indiqué qu’il faut des laboratoires en nombre suffisant, équipés avec du personnel formé et des normes techniques maîtrisables. «Plus que jamais, l’accréditation, la normalisation, la métrologie et les organismes d’évaluation de la conformité doivent se mettre à niveau pour pouvoir jouer leur rôle», a estimé Noureddine Boudissa. Concernant les propositions d’Algerac, son DG a cité une feuille de route proposée aux pouvoirs publics qui prévoit de constituer un réseau national multidisciplinaire d’organismes d’évaluation en conformité. «Nous avons identifié 240 organismes qu’Algerac doit accréditer dans les cinq années à venir», a précisé Noureddine Boudissa. En plus de moderniser l’outil de contrôle qualité, le responsable a appelé également à renforcer les missions légales de ces structures, pour les impliquer davantage dans le développement de l’économie nationale. «Il faut revoir la réglementation qui régit l’infrastructure qualité, en lui donnant plus de prérogatives pour mieux accompagner et protéger, à la fois les décideurs, l’économie nationale et surtout aider nos exportateurs», a-t-il exigé, soulignant la nécessité de créer une synergie entre les structures de qualité et les services et départements ministériels concernés. «Il faut une relation d’interconnexion entre la Douane, le Commerce, l’Industrie, la Santé… car tous ces secteurs activent autour de la protection des consommateurs et de l’économie nationale», a rappelé le DG d’Algerac qui appelle également à définir les acteurs habilités à évaluer cette action.
Louisa A. R.

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