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vendredi 29 mars 2024

«Notre pays doit faire face au défi technologique en encourageant la jeunesse»: Tebboune annonce le lancement du Fonds de financement des start-up

Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, hier, le lancement officiel du Fonds national pour le financement des start-up, dont le mode de fonctionnement se distinguera par une «flexibilité» et une «tolérance aux risques».

Par Meriem Benchaouia

Intervenant à l’ouverture de la première Conférence nationale des start(up «Algeria Disrupt 2020», organisée au CIC d’Alger, le Président a assuré que des facilitations seront accordées aux jeunes entreprises innovantes, telles que l’exonération fiscale et l’octroi des assiettes foncières. Il a invité, à cette occasion, les jeunes porteurs de projets à échanger leurs expériences en matière d’économie de connaissance pour promouvoir des solutions technologiques. «Notre pays doit faire face au défi technologique en encourageant la jeunesse. S’il vous plaît, ne brisez pas le rêve de cette génération», a-t-il dit. Le président de la République a affirmé que ce nouveau mécanisme de financement permettra aux jeunes porteurs de projets d’éviter les banques et la lenteur bureaucratique qui en découle, «à travers cet outil qui se distinguera par la flexibilité dont ont besoin les start-up». Ce Fonds, qui sera certes financé par l’Etat, demeurera «ouvert au secteur privé et les sociétés étrangères qui souhaiteraient y contribuer financièrement», a-t-il souligné. Dans ce sens, Abdelmadjid Tebboune a également annoncé l’adoption d’un nouveau système déclaratif au profit des porteurs de projets innovants leur permettant de lancer leurs activités avant l’obtention du registre du commerce. Il a affirmé, à cet effet, que «l’ère des entraves administratives et bureaucratiques est révolue», rappelant s’être engagé à «éradiquer définitivement ces pratiques qui ont privé les meilleurs de nos enfants de concrétiser leurs projets et de réaliser leurs rêves et poussé nombre d’entre eux à l’émigration». Il a soutenu, dans ce cadre, que la concrétisation de cet engagement «se traduira par l’adoption d’un nouveau système déclaratif au profit des porteurs de projets innovants leur permettant de concrétiser leurs idées loin de toute entrave». «Il suffit à toute personne souhaitant créer une start-up de le déclarer. Seulement, une fois la production lancée, elle devra obtenir le registre du commerce», a-t-il indiqué. Et de rappeler, dans le même contexte, les incitations fiscales introduites au titre de la loi de finances complémentaire au profit des start-up, en sus des différentes facilitations relatives à l’accès au foncier pour la réalisation des incubateurs et des accélérateurs, au vu de l’importance de ces structures en matière d’accompagnement des start-up. Le Président Tebboune a formé le vœu de voir les projets soumis au Fonds de financement des start-up se concrétiser dans «les plus brefs délais», soulignant que «tous les problèmes soulevés doivent être réglés dans un délai de deux mois». Le président de la République s’est félicité du niveau des jeunes porteurs de projets innovants avec lesquels il a échangé lors de sa visite à une exposition organisée en marge de la Conférence qui a regroupé près de 40 start-up. «C’est un énorme plaisir de voir une génération avec une autre façon de voir les choses. Une génération qui n’a pas connu la guerre mais qui s’est lancée dans un véritable combat économique», a-t-il ajouté. Le chef de l’Etat a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de mettre en place une plateforme numérique relative au marché algérien et aux investissements disponibles en Algérie et de généraliser, en plus, l’utilisation des tablettes numériques au profit du secteur de l’Education nationale.

Création mi-octobre d’une plateforme dédiée aux projets innovants
Le ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up, Yacine Oualid, a annoncé plusieurs mesures en faveur des jeunes créateurs de start-up, dont le lancement, le 15 octobre prochain, d’une plateforme dédiée à l’identification des projets innovants et à l’obtention du label «start-up» et des avantages fiscaux. Cette plateforme qui permet, selon le ministre délégué, de lever toutes les entraves bureaucratiques et facilite les procédures de création des entreprises de type start-up, offrira toutes les possibilités aux jeunes de bénéficier des avantages fiscaux, de lever des financements et d’adapter leurs besoins, ainsi que d’être en contact permanent avec son département ministériel. Le secteur des start-up sera renforcé, a fait savoir Yacine Oualid, par un certain nombre de mesures qui seront prises pour la promotion de l’écosystème des start-up, assurer un meilleur encadrement règlementaire et asseoir des mécanismes de financement et des structures d’accompagnement telles que les incubateurs et accélérateurs. «L’Algérie est le premier pays en Afrique à avoir introduit le financement participatif», a tenu à souligner le ministre délégué, tout en rappelant les avantages fiscaux concédés par l’Etat pour les entrepreneurs qui lancent des start-up, tels que la suppression des taxes (TVA, TAP et l’IBS) dans le but d’orienter les efforts de ces créateurs vers l’innovation. Avec l’aide, notamment du ministère de la Justice, le département ministériel chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up compte aussi enrichir, selon le ministre délégué, l’aspect réglementaire portant sur la forme juridique des sociétés de type start-up. Evoquant le Fonds des start-up lancé aujourd’hui, il a expliqué que ce mécanisme de financement agira en tant que fonds d’investissement et capital risque qui va permettre d’apporter des fonds propres en faveur des projets innovants à fort potentiel de croissance. Outre la création d’un label «Start-up», «Incubateur» et «Projet innovant» qui seront attribués après la mise en place du Comité national de labellisation, le ministre délégué a fait part, à cette occasion, de la création d’accélérateur avec le ministère de l’Energie et Sonatrach qui donnera la possibilité aux porteurs de projets d’accéder à des mécanismes d’accompagnement, de coaching, de formation et de financement qui sera effectif à partir du 1er novembre prochain au niveau du site technologique des Grands Vents (Ouled Fayet) à Alger et qui portera le nom «A-Venture» (Algeria Venture).

Les investisseurs privés appelés à participer au financement des start-up
Les investisseurs algériens privés sont appelés à participer au financement des start-up, comme c’est le cas dans d’autres pays du monde, a estimé le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane. Lors d’une déclaration à la presse, le ministre des Finances a appelé les investisseurs et différents détenteurs de capitaux à soutenir les start-up en les finançant afin de permettre leur émergence et leur intégration dans les marchés national et international. «Je fais appel aux investisseurs et à ceux qui détiennent des capitaux à financer ces jeunes», a appelé M. Benabderrahmane, soulignant que les plus grandes entreprises au monde ont été auparavant des start-up ayant été accompagnées et financées par des investisseurs. «Le secteur public ne pourra pas faire face à tous les besoins», a encore estimé le ministre, expliquant que «le secteur privé a son rôle à jouer dans le soutien de la start-up algérienne». Par ailleurs, il a fait savoir que la start-up, et la micro-entreprise en général, font partie des nouveaux instruments de développement qu’il est nécessaire de renforcer «pour qu’elles soient (start-up) créatrices de richesse et d’emplois». M. B.

Le président de la République honore de jeunes innovateurs


Le président de la République a honoré sept jeunes innovateurs, ayant entre 11 et 15 ans, dont trois ayant remporté un concours international de robotique en Corée du Sud. Lors de la séance d’ouverture de la Conférence nationale des start-up, le président de la République a honoré trois jeunes lycéens innovateurs, venus de la wilaya de Sétif, lauréats d’un concours international de robotique en Corée du Sud, ainsi que quatre autres jeunes venus de la wilaya de M’sila. Présent à cette cérémonie avec ses deux camarades lauréats, Nazim Assefrane et Mohamed-Amine Atoui, le jeune Younes Abdessami, 15 ans à peine, élève dans une école d’apprentissage de programmation et de robotique, a déclaré que son équipe a élaboré, à distance, un projet portant sur une ferme intelligente gérant le côté bétail et le côté agricole. Lors de cette cérémonie, le président de la République a, en outre, remis des prix aux membres de l’association «Créativité et innovation scientifique» de la wilaya de M’sila. Les quatre jeunes membres de l’association, ayant entre 11 et 13 ans, ont travaillé sur plusieurs innovations dont celle de la maison intelligente (Motassim Boussadia), la barrière ferroviaire intelligente (Chawki Aouni), la ferme intelligente (Mohamed-Ali Thouirat) ainsi que la chaussure intelligente destinée aux non-voyants (Wael Hemdani).
M. B.

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