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mardi 16 avril 2024

Neutralité

La Suède et la Finlande ont annoncé, en fin de semaine dernière, leur souhait de rejoindre l’Otan (alliance de pays d’Europe et d’Amérique du Nord). Depuis, quelques réactions dissonantes émergent, notamment pour mettre en garde contre une décision, qui en temps de guerre, peut avoir des répercussions inattendues. Le président turc a été l’un des premiers à estimer que l’adhésion des deux pays nordiques à l’Otan serait une «erreur» comme celle que fut l’adhésion de la Grèce au Traité de l’Alliance atlantique. Recep Tayyip Erdogan a expliqué devant la presse qu’il ne «veut pas voir se répéter la même erreur que celle commise lors de l’adhésion de la Grèce», accusant Stochkholm et Helsinki d’«héberger des terroristes du PKK», le Parti des travailleurs du Kurdistan. «Nous n’avons pas un avis positif», a-t-il insisté. «Nous suivons actuellement les développements concernant la Suède et la Finlande, mais nous n’avons pas un avis positif, parce qu’ils ont fait une erreur à l’Otan concernant la Grèce auparavant, contre la Turquie», a déclaré le chef de l’État à la sortie de la prière du vendredi à Istanbul. «De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroristes», a-t-il ajouté, citant le PKK, classé comme organisation terroriste par la Turquie mais aussi l’Union européenne et les États-Unis. La réaction de la Turquie est la première voix dissonante au sein de l’Otan sur la perspective d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique. Depuis le début de la crise puis de l’invasion russe en Ukraine, Ankara a tout fait pour maintenir de bonnes relations avec les deux pays, dont dépend étroitement son économie. De son côté, sans surprise, le président russe à lui estimé hier que la fin de la neutralité militaire de la Finlande serait une «erreur», lors d’un entretien téléphonique avec son homologue finlandais, Sauli Niinistö, selon un communiqué du Kremlin. «Vladimir Poutine a souligné que la fin de la politique traditionnelle de la neutralité militaire serait une erreur, puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande», est-il indiqué dans un communiqué. L’annonce de la candidature d’Helsinki pour l’adhésion à l’Otan, vue d’un très mauvais œil par Moscou, est attendue aujourd’hui. «Un tel changement de l’orientation politique du pays peut avoir un impact négatif sur les relations russo-finlandaises qui se sont développées pendant des années dans l’esprit du bon voisinage et de la coopération entre partenaires, en étant mutuellement avantageuses», assure le communiqué du Kremlin. Reste à voir si les deux pays iront au bout de leur démarche et surtout quel impact cela aura non seulement sur leurs relations avec la Russie mais surtout sur le reste de l’Europe qui jour après jour se montre toujours plus belliqueuse vis-à-vis de Moscou, alors même que certains pays qui la composent continuent à s’approvisionner en gaz russe tout en prônant le boycott de Tolstoï et Rachmaninov.

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