Emmanuel Macron a tenté à toute force de se présenter en début d’année comme un intermédiaire incontournable entre la Russie et l’Ukraine. Il multipliait les réunions médiatisées et s’est déplacé à de nombreuses reprises à Moscou pour tenter d’empêcher la guerre qui oppose aujourd’hui les Russes et les Ukrainiens. Et s’il se voyait comme un interlocuteur sérieux face à Vladimir Poutine, ce dernier l’a sans ménagement publiquement humilié à de nombreuses reprises. Aujourd’hui, le président français a exhorté la communauté internationale à faire montre d’«aucune faiblesse, aucun esprit de compromission» face à la Russie, alors que la guerre en Ukraine entrera dans son septième mois. «Nous ne pouvons […] avoir aucune faiblesse, aucun esprit de compromission, parce qu’il en va de notre liberté à toutes et à tous, et de la paix dans toutes les parties du globe», a-t-il lancé dans un message vidéo lors du sommet de la plateforme de Crimée, événement diplomatique auquel participent virtuellement de nombreux dirigeants visant à soutenir la fin de l’annexion de la Crimée par la Russie. «Les Européens sont prêts à soutenir le combat de l’Ukraine dans la durée», a-t-il ajouté à l’attention du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Nombre de pays, de l’Afrique à l’Asie, s’en tiennent à une politique de neutralité depuis l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, qu’ils s’abstiennent de condamner. En Europe, certains pays comme la Hongrie conservent aussi d’importants liens, notamment énergétiques, avec la Russie. Emmanuel Macron a une nouvelle fois appelé la Russie «à cesser les hostilités, à retirer ses troupes de l’intégralité du sol ukrainien et à faire le choix de la diplomatie pour rebâtir la paix». «La France et l’Union européenne, avec nombre d’alliés et d’amis de l’Ukraine, font le nécessaire pour soutenir votre combat», a-t-il dit. «Notre détermination n’a pas changé et nous sommes prêts à maintenir cet effort dans la durée», a-t-il insisté. Macron qui soutenait il y a encore quelques mois l’idée de ne pas couper les ponts diplomatiques avec Poutine pour garder une porte ouverte sur une paix prochaine, semble avoir changé de rhétorique et se montre plus offensif vis-à-vis du Kremlin. Reste à voir si ce changement de stratégie diplomatique aura le moindre impact sur la détermination de Poutine à mener cette guerre jusqu’au bout, ou si ce dernier laissera Macron gesticuler de son côté sans lui prêter plus d’attention que cela, comme il l’a déjà fait au début du conflit.