Donald Trump ayant quitté la Maison-Blanche, Emmanuel Macron espère retrouver avec Joe Biden un peu de stature internationale, après que le président républicain l’ait souvent rabaissé et placé au rang de dirigeant d’un pays quelconque et non pas en tant que dirigeant, comme l’aime à le rappeler souvent la France, de la sixième puissance mondiale. Le président français a ainsi déclaré cette semaine qu’il fera «tout son possible pour soutenir toute initiative américaine» pour réengager un dialogue avec Téhéran sur le dossier nucléaire, moribond depuis la sortie des États-Unis de l’accord international de 2015 en 2018. «Je ferai tout mon possible pour soutenir toute initiative américaine pour réengager un dialogue exigeant, et j’essaierai d’être (…) un facilitateur dans ce dialogue», a déclaré le président français lors d’une intervention devant le think tank Atlantic Council. «Je crois que nous avons besoin de finaliser une nouvelle négociation avec l’Iran, et le président Biden a un rôle critique», a-t-il dit, espérant que Joe Biden, récemment entré en fonction, reprenne des négociations pour trouver une solution négociée avec Téhéran, après la politique de «pression maximale» suivie par son prédécesseur Donald Trump qui avait dénoncé l’accord sur le nucléaire (JCPOA) de 2015, visant à empêcher, au moins pour un temps, l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Depuis cette sortie américaine, et en dépit des efforts des Européens pour maintenir le JCPOA à flot, l’Iran a plusieurs fois commis des entorses à ses obligations, reprenant progressivement ses activités nucléaires. Emmanuel Macron a tenté à plusieurs reprises de faire reprendre le dialogue entre les États-Unis dirigés par Donald Trump et l’Iran, comme lors d’un sommet du G7 à Biarritz en août 2019 ou en marge de l’assemblée générale de l’ONU la même année, mais sans succès. Pour le président français, une nouvelle négociation est désormais nécessaire, car Téhéran «est beaucoup plus proche d’avoir une bombe nucléaire qu’avant la signature du JCPOA» et aussi notamment «parce que nous devons régler également le sujet des missiles balistiques», en référence aux capacités iraniennes de menacer ses voisins par des missiles. «C’est le bon moment pour négocier», alors qu’il y aura des élections présidentielles en Iran en juin qui pourraient changer la donne actuelle en cas de victoire d’un candidat partisan d’une ligne plus dure sur ce dossier. Le Président Macron a également plaidé «pour trouver un moyen d’impliquer dans ces (nouvelles) discussions l’Arabie saoudite et Israël, partenaires-clés dans la région et directement concernés». Reste à voir si les tentatives de Macron de s’impliquer et de se donner un rôle central dans ce dossier sensible seront payantes pour lui ou s’il sera ignoré par Washington et Téhéran qui, bien que favorables à une reprise de l’Accord sur le nucléaire, rechignent, chacun de leur côté, à faire le premier pas.