Aux villages Zaknoune, Tiguemounine et Bou Abderrahmane, c’est la mobilisation des habitants et la solidarité envers les familles des victimes.
Par Hamid Messir
Depuis mardi, la région des Ouacifs (35 km au sud-est de Tizi Ouzou) est sous le choc à l’annonce du naufrage de l’embarcation transportant plus d’une vingtaine de harraga, partie des côtes de la wilaya de Tipaza, à bord de laquelle se trouvaient cinq de ses habitants. La triste nouvelle s’est répandue telle une traînée de poudre à travers les quatre coins de la Kabylie. En l’absence de toute communication officielle, les informations relayées sur les réseaux sociaux ont alimenté de folles rumeurs, notamment sur le nombre exact des jeunes des Ouacifs ayant fait partie de ce voyage mortel. Aux villages Zaknoune, Tiguemounine et Bou Abderrahmane, c’est la mobilisation des habitants et la solidarité envers les familles des victimes. De Tipaza, peu d’informations parviennent, hormis l’annonce au fil des jours du repêchage de corps des victimes de ce naufrage dont le processus d’identification est long. Ce n’est que vendredi que l’une des victimes, le jeune Kouceila Ben Ameur, a été enterrée dans son village natal Zaknoune. Dans la soirée de vendredi, c’était au tour de la dépouille de la seconde victime, Malik Bensadi (49 ans et père de 4 enfants), d’arriver à son village, Bou Abderrahmane, pour y être enterrée en présence d’une foule nombreuse venue s’associer au deuil des familles. Durant la même journée, des informations ont circulé sur la prétendue identification d’une troisième victime, ce qui a été démenti. A l’enterrement de Malik, des appels aux volontaires ont été lancés pour se rendre à Tipaza et appuyer les recherches en cours pour retrouver les deux autres enfants des Ouacifs, K. Djaffar et M. Hocine, portés disparus dans le naufrage. La seule bonne nouvelle, A. Idir de Zaknoune a été retrouvé vivant. Jusqu’à la fin d’après-midi d’hier, on était sans nouvelle des deux portés disparus des Ouacifs, alors qu’à leurs domiciles des proches et des habitants de la région étaient toujours présents pour soutenir leurs familles en cette dure épreuve. Par ailleurs, les services de la Protection civile de Tipaza a indiqué avoir transféré 12 corps sans vie repêchés en mer par les éléments des gardes-côtes et secouru deux personnes durant la période du 6 juin au 9 juin courant. Vraisemblablement, ils font partie du groupe de plus d’une vingtaine de clandestins ayant tenté la traversée de la Méditerranée lundi dernier.
H. M.
