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vendredi 19 avril 2024

Nagorny Karabakh: Douze civils tués en Azerbaïdjan, le Président crie vengeance

L’Azerbaïdjan a juré hier de «venger» la mort de treize civils dans le bombardement nocturne de Gandja, deuxième ville du pays, nouvelle escalade du conflit du Nagorny Karabakh entre Azerbaïdjanais et séparatistes arméniens. Quelques heures avant les frappes sur Gandja, des tirs avaient visé la capitale des indépendantistes, Stepanakert, et la ville de Choucha, dont la majorité des habitants ont fui depuis le début des hostilités le 27 septembre. Ces bombardements, ainsi que les combats sur la ligne de front, témoignent de l’impuissance depuis trois semaines de la communauté internationale. Depuis une semaine, un accord de trêve humanitaire négocié sous l’égide de Moscou n’a jamais été appliqué. Le chef du Pentagone, Mark Esper, et la ministre française des Armées, Florence Parly, ont insisté sur la nécessité d’arrêter les hostilités. Le Nagorny Karabakh, majoritairement peuplé d’Arméniens chrétiens, a fait sécession de l’Azerbaïdjan, chiite turcophone, peu avant la dislocation de l’URSS en 1991, entraînant une guerre ayant fait 30 000 morts dans les années 1990. Un cessez-le-feu, émaillé de heurts, était en vigueur depuis 1994. A Gandja, de nombreuses maisons ont été détruites par un pilonnage vers 03h00 locales (23h00 GMT vendredi) qui a tué, selon le procureur général, 13 civils, dont des enfants, et fait plus de 45 blessés. «Nous allons nous venger sur le champ de bataille», a proclamé le Président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, dans un discours où il a qualifié son ennemi séparatiste et son parrain, l’Arménie, tour à tour de «chien», «fascistes» et de «bêtes sauvages». Dans la ville, des résidents en larmes fuyaient dans la nuit, certains en pyjamas et pantoufles, ont constaté les journalistes de l’AFP. «Toutes les maisons autour ont été détruites. Beaucoup de personnes sont sous les décombres», se lamente Roubaba Jafarova, 65 ans, devant les restes de sa maison. Des dizaines de secouristes ont cherché des survivants à mains nues. Après quelques heures, une équipe a rassemblé des restes humains déchiquetés dans des housses mortuaires noires. «On ne peut pas identifier les corps, on ne sait pas si on arrivera à les identifier à la morgue. Ils sont tous en morceaux», dit, épouvanté, Mayil Chakhnazarov, 36 ans. Ville d’environ 300 000 habitants, Gandja a été frappée à plusieurs reprises depuis le début du conflit, notamment dimanche dernier lorsqu’un missile a fait dix morts. Les séparatistes arméniens ont relevé hier que la ville abrite «des cibles légitimes» : base aérienne, état-major d’une brigade motorisée, forces spéciales, centre des opérations de la défense azerbaïdjanaise, dépôts de carburant de l’armée et usines de munitions. Ils ont accusé l’Azerbaïdjan d’avoir attaqué durant la nuit les infrastructures civiles du Karabakh, nécessitant une riposte. Stepanakert a été secoué par des explosions vers 22h00, 4h30 et 5h30, selon les journalistes de l’AFP. Une frappe a détruit une partie du toit d’un centre commercial et, plus loin, les vitres de commerces et d’un immeuble d’habitation ont volé en éclats. «Ce qui s’est passé là est insensé. Comment la communauté internationale peut être si indifférente !», s’emporte Gaïane Gharibian, une Arménienne de 45 ans, qui dormait au sous-sol et dont le mari est au front. Sur le front, les combats ont continué aussi.

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