Des centaines de jeunes Algériens tentent d’émigrer clandestinement en Europe, en quête d’une vie meilleure. Certains ignorent les risques qu’ils encourent, alors que d’autres sous-estiment les dangers auxquels ils sont exposés. De nombreux harraga sont morts en mer suite au naufrage de leur embarcation, d’autres se retrouvent confrontés à une réalité amère, voire insupportable en arrivant sur place. Interrogé, par le journal électronique TSA, Mustapha Khiati, président de la Forem a indiqué que «ce phénomène s’explique d’abord par la mal-vie, le chômage, la perte d’espoir chez les jeunes notamment. Il faut dire aussi que l’attraction de l’étranger est très importante à travers les réseaux sociaux et les paraboles» a-t-il expliqué. «Les jeunes ne mesurent pas les risques de l’aventure. Tout d’abord, c’est une aventure qui est très dangereuse parce qu’ils s’exposent à la mort. On l’a vu, sur les milliers de personnes qui ont quitté l’Algérie depuis le mois de juin dernier, un nombre effarant de décès, notamment chez les femmes et les enfants, a été enregistré» a-t-il regretté. Aussi, ajoute-t-il «ils ne mesurent pas ce qu’est la vie sur place. Beaucoup de pays européens sont frappés par le chômage, et ont de gros problèmes d’emploi aujourd’hui».
Ce n’est plus les années fastes où les gens trouvaient facilement un emploi, a-t-il tenu à préciser. Mais que faut-il faire pour endiguer le phénomène, Le Pr Khiati dira qu’il faut tout d’abord sensibiliser et expliquer aux jeunes que le fait de partir en Europe, pour l’instant, ce n’est pas une sinécure, à moins d’avoir un métier et d’être sûr d’être recruté par la suite…
Mais partir comme ça, à l’aventure, sans avoir rien à proposer, c’est vraiment un double suicide. Suicide qui peut être occasionné par le naufrage en mer.
Et par la suite, suicide plus lent, dans la pauvreté et la misère, parce que l’on ne trouve pas de boulot. «L’esprit de chauffeur ou de gardien que l’on a en Algérie n’existe pas en Europe», a-t-il affirmé.
Le président de la Forem a indiqué que les gens doivent comprendre que ces pays ont besoin d’une main-d’œuvre qualifiée.
«Je pense que cela relève du rôle du ministère de la Jeunesse, et des autres ministères, que ce soit le ministère des Affaires religieuses, ou le ministère de l’Education, d’expliquer aux jeunes les risques de partir comme ça à l’aventure», a-t-il expliqué.
Riad D.