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vendredi 29 mars 2024

Mouloud Bakli, expert : «Aller vite vers la transition énergétique» / Énergies renouvelables : un énorme retard à rattraper

Alors que leur développement est placé en tant que priorité nationale, le pays accuse un énorme retard dans le domaine des énergies renouvelables. Tel est le constat amer fait par Mouloud Bakli, expert en énergies renouvelables, pour lequel il faut très vite agir avant qu’il ne soit trop tard.
Les énergies renouvelables se placent au cœur des politiques énergétique et économique menées par l’Algérie. Pourtant, le constat n’est pas reluisant. Le retard est énorme de l’avis des spécialistes en économie.
Pour rattraper ce grand retard, l’expert en énergies renouvelables, Mouloud Bakli, suggère comme premier pas de mettre en place, dans les plus brefs délais, un pôle fort, qui sera une sorte de guichet unique, fédérateur et chef d’orchestre de cette transition énergique tant attendue et dont on parle depuis des années. «La priorité des priorités du gouvernement est de mettre en place ce pôle, dont on parle depuis des années. Des pays maghrébins et africains comme l’Egypte l’ont déjà fait», a-t-il déclaré dans le même contexte.
Mais pourquoi le développement des énergies renouvelables dans notre pays accuse un tel retard ? Selon le diagnostic de cet expert en énergies renouvelables, «nous sommes totalement à côté de ce qu’il faudrait faire». «Il y a une sorte de cacophonie», a-t-il dit, indiquant qu’actuellement l’Algérie importe des produits que certains opérateurs algériens exportent. Il cite l’exemple des structures métalliques. «Celles-ci sont exportées au Soudan et au Sénégal et surtout elles sont moins chères que les produits chinois», a-t-il indiqué, précisant qu’importer ce que nous produisons déjà est un coup de massue à l’égard des industriels algériens qui se sont investis depuis plusieurs années. Pour l’invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale, «notre pays n’a pas besoin d’opérateurs étrangers, sauf dans des secteurs cibles et complémentaires, en concertation avec les acteurs locaux». «L’Algérie des acteurs industriels est audacieuse, il faut que les décideurs s’assoient avec nous (cluster, club energia…)», a-t-il affirmé. L’expert rassure que le pays dispose d’une industrie florissante et un savoir-faire reconnu, qui se développe depuis une décennie.
A côté de cette urgence d’aller vite vers une transition énergétique, l’invité estime qu’aujourd’hui il va falloir trouver les moyens d’intéresser les éventuels investisseurs dans le domaine des énergies renouvelables.
«Il faut s’ouvrir aux financements extérieurs, qui sont au cœur des énergies renouvelables», a-t-il souligné. «Il n’y aura pas de salaire sans financement. Il faut attirer les grandes institutions financières internationales pour venir s’investir en Algérie, prendre des parts dans le projet et repartir au bout de cinq ans», a-t-il ajouté. De plus, il précise qu’«on doit être solvable financièrement et les contrats être aux normes internationales, c’est ce qu’on appelle la bancabilité».
Louisa Ait Ramdane

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