Dans un communiqué adressé aux médias locaux, Mohamed Krelifa, président de l’Association du renouveau et membre du collectif de la défense du patrimoine matériel et immatériel de la wilaya de Mostaganem, évoque la situation du patrimoine qu’il estime ne pas être pris en charge comme il le faut. Trente années après, il revient sur les dommages causés aux médinas de la ville de Mostaganem, soit Edderb, Tobbana et Tigditt. Pour cela, il persiste surtout à signaler l’entorse faite à la loi. En revanche, le président affirme qu’à partir des années 90, voilà qu’un collectif d’associations s’engage à défendre le développement durable, revendiquant ainsi la préservation du vieux bâti comme patrimoine. Selon le communiqué, cette démarche militante est survenue juste après la hasardeuse démolition de 1988 d’une partie du Derb comme première étape. Cette action, non concertée, a fait coulé beaucoup d’encre mais l’indifférence des autorités de l’époque a laissé des séquelles irréparables. Après quoi, rapporte le document, l’objectif était de démolir tout le Derb et Tabana, soit les deux médinas annexées l’une à l’autre. L’intention occulte, lit-on, était de récupérer le foncier de ces assiettes pour réaliser des immeubles, piétinant ainsi l’histoire d’une ville cernée par les murailles turques. Cependant, plusieurs années après, le collectif monte au créneau pour revendiquer la réhabilitation du patrimoine historique culturel et du vieux bâti. Mais, estime M. Krelifa, il ne faut pas croire que des citoyens qui se sont engagés directement ou indirectement se sont désengagés. Au contraire, c’était un combat pacifique mais qui a porté ses fruits puisque la lutte s’est soldée par l’obtention du décret du 15 juillet 2015 mettant en place le plan de sauvegarde et de valorisation de tout le périmètre des quartiers Derb, Tabana et le vieux Tigditt. Entre autres, il assurera que l’étude est scindée en quatre zones, la première englobe les quartiers «El Arsa» et «El Matmar», la deuxième «Tabana», «Derb» et «El Karia», la troisième «Tijditt», «Souika Fougania», «El Maksar», «Titelguine» et «Kadouss El Meddah» et la quatrième «Oued Aïn Sefra» et «El B’haïr». Finalement, il souligne que ce plan va permettre de financer les projets de réhabilitation. Sur proposition du collectif pour la défense du patrimoine matériel et immatériel, un modèle de circuit à la fois culturel et touristique à travers lequel des actions de réhabilitation seront réalisées. Le président annonce que l’objectif escompté est de faire de la Casbah de Mostaganem, qui abrite un nombre de sites historiques, un pôle touristique d’excellence.
Lotfi Abdelmadjid