A Mostaganem, le commerce est un secteur longtemps parasité par l’informel qui continue à souiller l’image de la ville. Depuis plus d’une vingtaine d’années, la vente à la sauvette des fruits et des légumes et de poissons s’est accentuée et s’est installée même au centre-ville. Il fût une époque où l’espace vert de la place du 1er-Novembre- 1954 était envahie par un commerce tout nouveau, soit la vente d’habillement islamique. Un marché bien installé qui a longtemps gâché un jardin public. Les commerçants d’habillement, eux, ont accaparé tous les espaces des arcades, obstruant le passage aux piétons. Dans tous les quartiers, des souks s’érigent sur des espaces non autorisés, encrassant ainsi l’environnement. A cela, les autorités de la daïra de l’époque devaient apporter une réponse à cette débandade. La réponse était de transférer tous ces vendeurs dans des marchés de proximité. C’est ainsi que neuf marchés de proximité furent construits pour caser tous ces commerçants qui occupaient la rue et incommodaient le cadre de vie des citoyens. Des investissements qui ont bien évidemment pesé sur la trésorerie de l’Etat. Cependant, cette stratégie est passée à côté des objectifs escomptés. Les seuls actions faites à l’époque étaient de recenser ces commerçants et de leur concéder sur arrêté des stands à l’intérieur des marchés construits, devenus patrimoine de la commune. Six mois après, la situation n’a pas changé puisque la majorité de ces marchés de proximité ont été désertés. A la Salamandre, Kharrouba, El Houria, Souika, Djebli, Cité du 5- Juillet, Amara Hamida, Ain Sefra etc., les marchés sont sans activité. Le pire est que ces commerçant, dans certains quartiers , se sont réinstallés dans la rue juste devant l’infrastructure construite pour eux. Il faut signaler que les marchés sont des structures couvertes et bien ordonnées. Aujourd’hui, ces investissements, dans leur majorité fermés et quasi abandonnés, se dégradent. L’APC de Mostaganem devra statuer sur le sort de ces infrastructures afin de les convertir en d’autres activités qui apporteraient une plus-value. Faut-il souligner que la stratégie de réorganiser le commerce a échoué à Mostaganem. Dans cette ville, il est malheureux d’observer que ni l’APC, ni l’IGCA, ni la Chambre de commerce n’ont pu aller au bout de l’action qui visait à reconstruire un commerce dûment structuré.
Remettre de l’ordre dans la ville est une responsabilité, surtout si on est conscient des enjeux économiques d’un chef-lieu qui ambitionne d’être une destination touristique.
Lotfi Abdelmadjid