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samedi 20 avril 2024

Mostaganem: Le souk à oiseaux, un négoce pas comme les autres

A Mostaganem, comme il n’y a pas de boutique spécialisée en commerce d’animaux, un souk, ou petit négoce, occupe un espace à proximité du marché de l’Oued Ain Sefra, cohabitant avec d’autres activités. Un marché sédentarisé depuis plus d’une décennie regroupe plus d’une cinquantaine de commerçants d’oiseaux. Ces derniers exercent cette activité d’une manière professionnelle et sont en général des connaisseurs en matière d’oiseaux domestiques. Les commerçants d’oiseaux sont en majorité des éleveurs à domicile et font de cette activité leur gagne-pain. Ils sont là sur cet espace, entourés de leurs cages à oiseaux pour vous séduire par une espèce de marketing rodé. Entre perruches, canaris et chardonnerets, les acheteurs n’ont pas d’autre choix quant aux espèces qui existent toujours dans la nature. Ils vous conseillent en vous expliquant les différences qu’il y a entre les divers types d’une même espèce, tels que le canari ou le chardonneret. C’est à partir du type d’oiseau que l’on arrive à valoriser la marchandise. Ils vous parleront aussi des spécificités entre ceux nés en cage, ceux nés d’espèces croisées, etc. Pour les prix des canaris , une espèce qui vraisemblablement est omniprésente sur cet espace mercantile, ils varient entre 10 000, 00 et 60 000, 00 DA selon le type et la provenance, selon le sexe et l’âge de l’animal et son pédigrée. Les types de canaris, sur ce marché, sont ceux qui viennent de l’élevage et ceux qui sont introduits clandestinement d’Espagne. Le jaune intensif, le blanc dominant, le frisé, le malinois, etc., sont les espèces les plus recherchées. Mais les tarifs vont avec le cours du marché et des saisons et cela va crescendo au vu de l’inflation des coûts des aliments d’élevage d’oiseaux. Selon «Dekka», un vendeur expérimenté, le chardonneret est un oiseau élégant particulièrement prisé parmi les autres espèces ornithologiques, assez recherché pour son chant élaboré, certains sujets atteignent parfois des sommes astronomiques sur ce marché ou même sur internet. Selon un client amateur d’oiseaux, le chardonneret est une race en voie de disparition chez nous, même si la loi protège cette espèce. Et de poursuivre : «Aujourd’hui, ce que vous voyez ici sur le marché c’est un chardonneret qui vient, en général, du Maroc. Le reste c’est de l’élevage en cage». D’après ce que l’on a observé, beaucoup de gens sont des habitués au marché d’oiseaux car beaucoup sont passionnés par ce hobby. Un autre marchand nous apprend que les oiseaux en volière sont atteints de maladies causées surtout par le manque d’hygiène. «Il y a des parasites qui transmettent des maladies et la conséquence c’est la mort de l’animal. Pour ce qui est de notre cas, on ne fait pas de visite chez le vétérinaire». Ce qui est quand même déplorable, ce sont les conditions dans lesquelles s’effectue l’activité. On pourrait l’améliorer en prévoyant une volière peut-être au niveau du jardin Emir Abdelkader. Si à Mostaganem cette activité était organisée, réglementée, elle aura certainement des retombées économiques, car le mouvement commercial constaté sur le «souk» à oiseaux est quand même impressionnant.

Lotfi Abdelmadjid

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