A Mostaganem, le Dahra, région Est de la wilaya, est par la nature pourvu d’un potentiel économique extraordinaire, mais enfoui loin des préoccupations des responsables politiques de la région.
Par Lotfi Abdelmadjid
Le Dahra recèle aussi une caste d’intellectuels non négligeable mais désocialisée par le néant… Les meilleurs résultats au Bac et aux examens finaux des diverses facultés sont détenus par des jeunes du Dahra. Les meilleurs diplômés de la wilaya se noient forcément dans l’inexistant. Sidi Ali, Achahcha, Sidi Lakhdar, Khadra, les localités les plus importantes de l’Est de la wilaya, taisent leurs maux et s’enferment sur elles sans perspectives économiques. Sur toute cette région, qui représente pour le moins le 1/3 du territoire de la wilaya, il n’y a aucun investissement pouvant absorber le chômage.
L’activité économique n’a jamais pu se promouvoir car elle est victime de son manque de stratégie. Ces enfants élus, qui en politique excellent, se désintéressent du développement du Dahra.
Ce territoire recèle des potentialités capables de le propulser à un rang digne de sa vocation historique. Une région militante qui a marqué son passé glorieux par le sang de ses chouhada. Dahra la glorieuse par ses enfants aux sacrifices indélébiles, rate le coche du développement économique.
Ces localités, hypothétiquement riches en ressources humaines et matérielles, sont restées cloîtrées dans leurs souks à l’ancienne comme si l’investissement industriel ne lui est pas adaptable. A l’Est de la wilaya, il n’y a presque aucun projet porteur d’espoir pour un taux de population jeune, plus élevé que la moyenne. L’espoir pour les milliers de jeunes étudiants sortant de l’université est illusoire car le chômage a pris place. Les diplômés du CFPA galèrent sans visibilité aucune. Une inquiétante situation pour des jeunes sans horizon, des jeunes rongés par l’amertume du néant. La population du Dahra est une population confiante qui va en masse aux urnes, à chaque échéance électorale, à la recherche de l’espoir.
Il convient de se questionner sur ce manque flagrant d’investissements dans la région. L’équation est toute faite. S’il n’y a pas de travail pour les jeunes, c’est qu’il n’y a pas d’entreprises de production.
Dans les années quatre-vingt-dix, il y a eu la création d’une ZAC (zone d’activités) de 30 hectares de 34 lots à Sidi Ali et une autre de 10 hectares à Khadra, mais les pouvoirs publics s’y sont désintéressés et le foncier fut détourné.
L’investissement productif est inexistant et le chômage des jeunes est alarmant. Il va falloir que les élus locaux et nationaux (surtout), en collaboration avec l’administration, coordonnent leurs efforts afin de créer et de promouvoir l’investissement dans la région.
Dans une région où 65 % de la population a moins de 30 ans, le manque d’opportunités d’emploi offre de moins en moins d’alternatives à une partie de la jeunesse qui finit par basculer ou dans la délinquance de toute formes ou l’autre choix tragique qui est la «harga». Au Dahra ont doit travailler sur un plan d’investissement spécial qui servirait à donner un essor à l’économie.
Ceci encouragerait la consommation et servirait aussi à préserver les petits commerces qui tendent à disparaître. Personne ne s’est penché sur toute cette problématique du chômage de masse chez les jeunes. Car les élus ont eux aussi conscience que la stabilité de la région reposerait sur la diversification des investissements pourvoyeurs de postes d’emploi. On ne peut être du Dahra et prétendre avoir un emploi à Mesra ou à Fornaka. Malgré l’immensité du potentiel touristique au Dahra il n’ya pas de visions prospectives. L’industrie de transformation à peine si on en parle… et la mal- vie ravage les ambitions des jeunes.
L. A.