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mercredi 22 mars 2023

Mostaganem: La valorisation des déchets sans visibilité

Selon les rapports d’experts, la valorisation des déchets ménagers est assimilée à une activité qui doit générer des ressources financières inestimables. En Algérie, ce secteur, s’il arrive à s’organiser, apporterait plus de 36 milliards de centimes par jour. A Mostaganem, à défaut d’une stratégie dûment établie, cette activité n’a pas pu décoller même si le tonnage des déchets au quotidien est considérablement important. Dans la wilaya, les raisons de l’invisibilité de cette affaire ne sont pas connues. Peut-être par manque d’imagination ou même par manque de volonté. Selon nos investigations, dans la wilaya, la situation des déchets s’arrête au niveau de la récupération sans stratégie de valorisation aucune. Il fut une époque où un investisseur partenaire d’une société finlandaise était venu fanfaronner avec un soi-disant projet de fabrication de biogaz par la transformation des déchets ménagers. Ce dernier a même pu bénéficier du financement et d’une concession de 5 hectares à Hassi Mamèche… total nada. En fin de compte, ceux qui travaillent pour valoriser les déchets sont rarissimes. Deux petites unités de recyclage du papier déclassé, une autre unité recycle des déchets pour fabriquer des engrais minéraux et du compostage industriel. Tous les autres déchets plastiques, cartons, pneumatiques, batteries usagées, métaux et autres, profiteraient à d’autres wilayas. Les contraintes observées pour le monde de la récupération sont énormes et freinent l’activité. La première contrainte est qu’il n’y a aucune politique du tri sélectif, la seconde sont les difficultés d’accès des récupérateurs aux gisements et la dernière la gestion des déchets au niveau des CET. Ce qui n’est pas très catholique, c’est cette dernière qui semble être très ambiguë. Les déchets domestiques et assimilés sont vendus à des entreprises via des appels d’offres. Ces entreprises recrutent des chiffonniers par des méthodes douteuses qui, selon certains témoins, sont l’exploitation, à très bas coût, d’une main-d’œuvre déjà précaire. Les entreprises emploient des chiffonniers dans des conditions infrahumaines, sans aucune protection ni aucune hygiène. Le CET gagne de l’argent sur un produit, les déchets, qu’il na jamais acheté. Le pire, c’est que toutes les quantités récupérées vont amplifier les tissus industriels d’autres térritoires. A Mostaganem, la stratégie de la valorisation demeure absente, même si le potentiel de récupération existe bel et bien. Le commerce circulaire on n’en entend jamais parlé. Le tri sélectif a carrément échoué car il y a carence de centres, la performance technique reste absente et la vision du secteur n’est pas claire. Il reste possible que la situation, telle qu’elle est à Mostaganem, donne de l’aisance aux responsables du secteur et trouvent plutôt de la commodité. Valoriser les déchets pour créer des richesses et de l’emploi semble ne pas être de l’intérêt de ce beau monde. De toutes les manières, le constat fait par les médias, les associations et même les citoyens, révèle une insatisfaction quant à la valorisation des déchets. Aujourd’hui, les citoyens aspirent à mieux et croient davantage à de nouvelles politiques de recyclage et de la transformation.
Lotfi Abdelmadjid

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