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vendredi 29 mars 2024

MOSTAGANEM : Éducation et mercantilisme se conjuguent parfaitement

A l’instar des autres wilayas Mostaganem se démarque nettement par le commerce florissant des cours privés. A l’approche de la rentrée scolaire, beaucoup de parents s’entortillent les méninges pour subvenir aux dépenses scolaires à l’aune de la dégradation du pouvoir d’achat. Les cours particuliers prennent de plus en plus une part non négligeable dans le portefeuille des parents.
Au-delà de la réaction épidermique, consistant à pointer du doigt la cupidité de certains enseignants, le phénomène des cours particuliers cache une complexe réalité aux multiples facettes.Ce phénomène, serait-il la cupidité de quelques enseignants voulant arrondir leurs fins de mois ? Le phénomène des cours particuliers s’enracine dans un contexte de marchandisation de l’éducation et du savoir. L’éducation devient  bel et bien un objet de consommation comme d’autres obéissant aux lois du marché, celles de l’offre et de la demande.
Parents et élèves se détournent de certains enseignants alors qu’ils sollicitent d’autres. Bien évidemment, Les difficultés économiques, la baisse du pouvoir d’achat et l’inflation poussent les enseignants à s’adonner aux cours particuliers.Mal contrôlés et mal régulés, ces cours conduisent inévitablement à des abus dont élèves et parents payent les pots cassés. Le ministère de l’Education a pourtant interdit de telles pratiques, mais il ne s’est pas donné les moyens de cette mesure.Par conséquent, il n’échappe à aucun l’inefficacité d’une telle mesure.Ces derniers jouant désormais le rôle d’une éducation informelle et parallèle. Ils poussent comme des champignons et semblent pour les parents pallier les grandes lacunes du système éducatif algérien plus particulièrement avec l’allègement des programmes. Dans le temps normale hors covid 19, le cumul des heures d’enseignement, avec des programmes surchargés, épuise élèves et enseignants et empêche ces derniers de consacrer le temps nécessaire pour le soutien et la consolidation. Il suffit de voir les professeurs des classes terminales obligés d’organiser des cours de rattrapage pendant les vacances juste pour terminer le programme. Force est de constater que l’évaluation sommative occupe une place démesurée dans notre système éducatif. Une évaluation qu’on pourrait résumer en trois mots : les notes, la moyenne et le classement. Cette obsession de la note et du classement explique en partie la ruée effrénée vers les cours particuliers, reflétant un culte de l’excellence instauré comme un sacerdoce dans  notre système éducatif. Au-delà de la caricature de l’enseignant qui  dispense en cachette des cours particuliers dans un garage, ce marché est en train de muter en s’adaptant à présent  à l’ère du numérique. Moralité, la progression des cours particuliers, sous toutes leurs formes, est aussi un creuset des inégalités entre élèves. L’autre carence qui aggrave le système, ce sont les visites des inspecteurs généraux de matières. Une mission pédagogique qui semble disparaître du paysage éducatif.
Lotfi Abdelmadjid

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