Le procès du meurtre de George Floyd a débuté mardi avec la sélection de premiers jurés, un coup d’envoi salué par la famille de cet Afro-Américain devenu une icône de la lutte antiraciste.
Le policier blanc Derek Chauvin est accusé d’avoir tué le quadragénaire noir le 25 mai à Minneapolis, en maintenant son genou sur son cou pendant près de neuf minutes. Il est poursuivi pour «meurtre» et «homicide involontaire».
Remis en liberté sous caution, il s’est présenté mardi devant la justice vêtu d’un costume gris et armé d’un carnet, sur lequel il a consciencieusement pris des notes, tandis que les jurés potentiels passaient sur le gril.
Compte tenu des passions suscitées par ce dossier, qui a déclenché un débat de fond sur la police et le racisme aux Etats-Unis, la sélection du jury relève du casse-tête.
Sur les neuf premières personnes auditionnées mardi, toutes ont reconnu avoir eu vent de l’affaire. «C’était tout le temps à la télé», a souligné l’une d’elles. Certaines ont admis avoir forgé leur opinion, ont critiqué la police. D’autres ont au contraire salué son travail.
Plusieurs jurés potentiels ont confié être inquiets pour leur sécurité. Leur anonymat est pourtant protégé et les caméras qui filment les audiences doivent les garder hors-cadre.
Seuls deux hommes blancs et une jeune femme métisse ayant un oncle policier ont convaincu les parties de leur impartialité.
Ils reviendront devant le tribunal le 29 mars pour le début des débats de fond.
«Nous sommes contents que la procédure judiciaire ait commencé», a déclaré à l’AFP Shareeduh Tate, une cousine de George Floyd qui représentait sa famille dans la salle d’audience.
Cette femme de 50 ans, venue exprès du Texas, a rappelé que la mort de son cousin avait déclenché des manifestations monstres dans tous les Etats-Unis et au-delà.
«Cette réaction, le mouvement créé, me rendent optimiste dans le fait que l’issue du procès sera différente du passé», a-t-elle confié.
Jusqu’ici, les policiers américains faisaient rarement l’objet de poursuites pour usage excessif de la force et étaient encore moins souvent condamnés, les jurés ayant souvent tendance à leur accorder le bénéfice du doute.