Plusieurs secteurs d’activités ont relativement été touchés hier et avant-hier par la grève de deux jours à laquelle ont appelé les syndicats autonomes sous la houlette de la Confédération des syndicats autonomes de la Fonction publique, les syndicats d’entreprises sous la houlette de l’Union de wilaya affiliée à l’Union générale des travailleurs Algériens, le Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap). Des travailleurs de nombreux secteurs de la Fonction publique ont adhéré à cette grève dont ceux de la Santé, la Jeunesse et des Sports, la Formation professionnelle, les Travaux publics, les Impôts, les œuvres universitaires, l’Enseignement supérieur, les forêts, les Collectivités locales (APC et daïras), l’Education, etc. Selon le secrétaire général de l’Union de wilaya, Abdelaziz Hamlaoui, «le mot d’ordre de grève a massivement été suivi entre 60 et 70 % à travers l’ensemble des secteurs d’activité de la wilaya relevant de la Fonction publique». Le responsable syndical est revenu sur les principales revendications avancées par le monde du travail, dont «la révision de la valeur du point indiciaire et des salaires à la hausse en fonction du pouvoir d’achat afin d’améliorer la situation socio- économique des travailleurs qui est très pénible». Pour rappel, le monde syndical a décidé de mener cette offensive en réaction à la nouvelle grille indiciaire publiée au Journal officiel du 23 mars 2022. «L’Union de wilaya a invité récemment les conseils de wilaya des syndicats d’entreprises et les coordinations syndicales de wilaya à tenir des assemblées générales afin de discuter et défendre leurs revendications légitimes en vue d’améliorer leur situation sociale», lit-on dans un communiqué daté du 18 avril, signé par de nombreux syndicats d’entreprises. Pour ces derniers, «cette grève a été décidée lors de la rencontre des syndicats d’entreprises et des coordinations de wilaya des secteurs de la Fonction publique, tenue dans l’urgence en réponse aux revendications des sections syndicales qui dénoncent avec vigueur les augmentations dérisoires en rapport à la grille indiciaire des travailleurs qui a déçu tout le monde et a accentué son mécontentement du fait qu’elle ne répond aucunement aux besoins quotidiens du travailleur modeste». Les grévistes ont décidé d’exprimer «leur refus absolu» de ces augmentations dérisoires qui ne répondent pas à leurs «attentes», notamment ceux ayant de faibles revenus. Ils exigent, par ailleurs, «révision de la valeur du point indiciaire à 100 DA au moins et sa mise en adéquation avec le pouvoir d’achat actuel du simple travailleur, la promulgation rapide du statut particulier des différents secteurs de la Fonction publique». Pour sa part, le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) a décidé d’observer également une grève d’une journée qui coïncide avec celle des autres syndicats. «Le mot d’ordre de grève a été suivi à 80 %», a annoncé hier le coordinateur du Snapap, Nacer Kassa. Le Snapap réclame «une justice sociale et un salaire digne, une augmentation conséquente du point indiciaire, la préservation de la dignité des travailleurs et la fin de la précarité et dire non à la répression des libertés syndicales». Pour sa part, la Confédération nationale des syndicats autonomes regroupant une dizaine de syndicats voire plus, dont le Satef, Safi, le Snte, Snac, Snapsy, Sntfp, Cla, entre autres, réclame principalement «le relèvement de la valeur du point indiciaire à 100 DA, l’installation d’un observatoire national de protection du pouvoir d’achat, l’ouverture du dossier du régime indemnitaire, primes et allocations et leur mise à niveau». La Confédération nationale des syndicats autonomes estime dans son communiqué que «la situation sociale des travailleurs est insupportable et ne sera pas sans conséquences si elle venait à persister encore sans des mesures pouvant contenir l’inflation et la protection du citoyen».
Hocine Cherfa