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vendredi 19 avril 2024

Mohamed Slimani, vice-président chargé de l’activité exploration et production de Sonatrach : «Nos résultats sont satisfaisants malgré la pandémie et la réduction des investissements» (Vidéo)

Au sein de la Sonatrach, l’Amont est parvenu à se maintenir malgré un contexte marqué par la pandémie de coronavirus et la décision des pouvoirs publics de revoir à la baisse les investissements dans le secteur des hydrocarbures. Dans cette interview accordée au «Jour d’Algérie», Mohamed Slimani, vice-président chargé de l’activité exploration-production de la compagnie nationale, revient sur les conditions complexes qui se sont imposées durant l’année 2020 et les performances réalisées par la Sonatrach et ses partenaires.

Entretien réalisé par Mehdi Mourad

 

Le Jour d’Algérie : L’année 2020 a été particulièrement complexe pour le secteur mondial des hydrocarbures. Quelles ont été les mesures prises au sein de l’activité Amont de la Sonatrach pour faire face à cette crise multidimensionnelle qui s’est caractérisée par la baisse du prix du brut, la pandémie de coronavirus et la diminution du budget d’investissement ?

Mohamed Slimani : Cette année a été particulière pour les opérateurs du secteur pétrolier, en Algérie et à travers le monde. La baisse des activités a induit une diminution de la demande en produits énergétique. Cela a provoqué une baisse des prix et donc de nos revenus. Pour ce qui de la pandémie de coronavirus, la Sonatrach a pris des disposition dès son apparition au mois de mars. L’objectif était de préserver la santé de nos personnels et de maintenir les installations en service. La compagnie a imposé un protocole strict dans toutes les structures et les filiales. Il a été décidé de réduire le personnel au sein des infrastructures du nord et du sud et d’annuler les relèves pour une certaine durée. Le groupe Sonatrach a maintenu le protocole en matière de protection, de dépistage systématique et d’application des gestes barrières. Nous avons juste revu la période d’isolement, qui était initialement de deux semaines, et qui est actuellement d’une semaine pour toute personne qui doit réintégrer son poste. Cette procédure a nécessité l’aménagement de zone de confinement dans toute les bases et l’utilisation de tests rapides à l’arrivée et au départ. Ces dispositions ont permis de contrôler la situation sanitaire et de maintenir les activités au sein de toutes nos unités. Pour ce qui est des investissements, la chute du prix du baril a nécessité une réduction du budget décidé par le gouvernement. Cela n’a pas empêché la Sonatrach de réaliser 18 découvertes en 2020, ce qui est largement supérieur au résultat de 2019 et avec un budget inférieur. Nous avons également réaliséla réception du projet boosting III de Hassi R’Mel, avec notamment l’entrée en exploitation de la station Sud, ainsi que le boosting de Hamra. Les restrictions ne nous ont pas empêchés de poursuivre nos activités et de réaliser des résultats.

Les résultats en matière de découvertes sont-ils à mettre sur le compte de l’intégration de nouvelles techniques de recherche d’hydrocarbures ?
Pour l’exploration, il y a un travail de sismique qui est réalisé par l’Entreprise nationale de géophysique (Enageo) et même par des sociétés étrangères.
Les équipes de l’activité exploration de la compagnie sont alors chargées d’interpréter les données fournies par ces opérateurs. C’est sur cette base que se déroule la phase d’identification des zones à explorer dans chaque périmètre. Dans le cas des nouvelles découvertes, ce travail a été réalisé durant l’année 2019. Effectivement, la qualité du travail et l’utilisation des techniques les plus récentes en matière de sismique par l’Enageo et les autres compagnies de géophysique, permettent à la Sonatrach de mieux apprécier le potentiel en hydrocarbures et à intervenir avec plus d’efficacité.

Le P-dg de la Sonatrach a récemment annoncé que le groupe avait signé plus de 
1 100 contrats de projets avec des entreprises nationales. Que représente la coopération avec les opérateurs locaux au sein de l’exploration et l’exploitation ?
Au sein de l’activité exploration-production de la Sonatrach, les contrats avec les entreprises nationales représentent 44 % des marchés locaux passés par le Groupe. Donc plus de 500 contrats sont gérés par l’activité EP. Avec la baisse des investissements, la compagnie a décidé de favoriser les filiales et les entreprises algériennes sur les projets. Même lorsqu’une entreprise étrangère décroche un marché en EPC (Engineering, Procurement & Construction), le contrat stipule que les activités qui existent en Algérie doivent être assurées par des entreprises locales.

La part des entreprises privées dans les 44 % est-elle en augmentation ?
Si nous prenons le nombre de contrats, la part du secteur privé est plus importante. Mais ce n’est pas le cas en termes de valeur financière. A titre d’exemple, un contrat pour un pipeline qui sera réalisé par une entreprise publique, dépassera de loin le montant des marchés accordés aux opérateurs privés. A mon avis, il n’existe pas encore de société privée qui a la capacité de s’engager dans des projets de cette envergure.

Quels sont les défis qui attendent l’activité Amont dans les prochaines années ?
Pour les deux prochaines années, nous avons pour objectif de maintenir le niveau de production avec augmentation dès la troisième année. En parallèle, nous réduirons les coûts d’investissement et de fonctionnement. Une de nos priorités consiste à engager des actions de prospection pour renouveler les réserves d’hydrocarbures. Pour cela, nous devons travailler sur les campagnes de sismique et développer rapidement les nouveaux gisements. Il faut insuffler une montée en cadence de la chaîne pour assurer une augmentation de production d’ici à 2023.
M. M.

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