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mercredi 6 décembre 2023

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La Grande-Bretagne a quitté l’Union européenne en début d’année, quelques semaines seulement avant le début de la crise sanitaire en Europe postposant pour plusieurs mois les négociations prévues entre le gouvernement britannique et les instances européennes pour mettre en place un accord de coopération entre les deux blocs, désormais séparés. Le Royaume-Uni et l’UE discuteront ainsi à partir de ce lundi du «format» de leurs négociations sur leur relation commerciale post-Brexit, malgré la menace de Londres de tourner les talons sans «changement fondamental» du côté des Européens, avec le risque d’un «no deal» potentiellement dévastateur pour l’économie. Le négociateur en chef européen, Michel Barnier, et son homologue britannique David Frost «ont convenu de se parler lundi pour discuter du format des pourparlers, actuellement dans l’impasse», a indiqué un porte-parole de la Commission européenne à l’issue d’une visioconférence entre les deux hommes. Les discussions ont viré à l’aigre après le Sommet européen de jeudi, où les 27 ont exigé des concessions de Londres, tout en disant vouloir continuer pour parvenir à un accord de libre-échange avant l’année prochaine, quand les règles européennes cesseront de s’appliquer au Royaume-Uni. Mais ce dernier a refusé net vendredi, faisant ressurgir le spectre d’une absence d’accord, synonyme de quotas et droits de douane entre les 27 et Londres, qui refuserait l’accès aux eaux britanniques aux pêcheurs européens. «Il ne semble y avoir aucun progrès de la part de Bruxelles donc ce que nous leur disons, c’est : venez nous voir en cas de changement fondamental d’approche, sinon cela nous va très bien de parler des détails pratiques d’une sortie sans accord commercial», a averti Boris Johnson à la télévision. «Nous devons nous préparer à un arrangement qui ressemble à ce qui a été conclu avec l’Australie». Le dirigeant conservateur, qui avait unilatéralement fait du Conseil européen une date-butoir, a répété qu’il est prêt à un «no deal» où les échanges sont régis par les règles moins favorables de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Bruxelles estime qu’un compromis pour un accord de libre-échange doit être trouvé d’ici à la fin du mois. Lors du Sommet de jeudi, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont demandé à ce que Londres fasse «le nécessaire pour rendre un accord possible», semblant durcir leur position par rapport aux échanges plus tôt dans la semaine entre Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Celle-ci avait assuré malgré tout que des négociateurs européens se rendraient à Londres la semaine prochaine «pour intensifier» les discussions, s’attirant une réponse sèche des Britanniques. «De notre point de vue, les négociations commerciales sont finies. L’UE y a de facto mis fin», a affirmé le porte-parole de Boris Jonhson. Selon Downing Street, le négociateur britannique David Frost a estimé, lors de son entretien avec Michel Barnier, qu’il n’y a en
l’état «pas de base pour des négociations lundi», tout en s’accordant pour lui reparler la semaine prochaine. Johnson semble ainsi décidé à garder la main sur ces pourparlers, voulant peut-être faire payer aux instances européennes l’attitude des médiateurs de Bruxelles qui ont rendu le départ de la Grande-Bretagne de l’UE très difficile et compliqué, espérant peut-être que les modalités de séparation quasi insurmontables dont les Européens ont accablé les Britanniques leur feraient peut-être réenvisager la sortie de l’un des pays fondateurs de l’institution européenne.

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