La commune de Miliana (Aïn Defla) a commémoré vendredi le 64e anniversaire de la mort du chahid Ali Ammar, dit Ali la Pointe, tombé au champ d’honneur le 8 octobre 1957.
Par Faten D./APS
Une gerbe de fleurs a été déposée au pied de la stèle érigée sur la place qui porte le nom du martyr, au cours d’une cérémonie organisée en présence des moudjahidine de la région et des autorités civiles et militaires de la wilaya, à leur tête le wali, Embarek El Bar.
Intervenant à l’occasion, le responsable de l’antenne de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) de la région de Miliana, Boualem Aâdjadje, a mis en exergue les qualités exceptionnelles de Ali la Pointe, soutenant que ce dernier était, depuis sa tendre enfance, épris des valeurs nationales et de l’amour de la patrie.
Il a mis l’accent sur le fait que ce genre de commémorations doit être mis à profit pour inciter les jeunes à s’inspirer des glorieux martyrs de la Révolution et être convaincus que l’indépendance du pays a été arrachée au prix de colossaux sacrifices.
«En ces temps troublés, la vigilance doit être de mise», a-t-il recommandé, observant que les incendies ravageurs ayant touché, l’été dernier, nombre de forêts à l’échelle nationale, «ne sont guère le fait du hasard, mais dénote d’une volonté délibérée d’attenter à des endroits réputés être le fief des moudjahidine durant la guerre de Libération nationale».
Affirmant que «beaucoup de pays nous envient car n’ayant pas des héros de la stature de Amirouche, Ben M’hidi ou Ali la Pointe», le président de l’association «Les amis de Miliana», Lotfi Khouatmi, a mis pour sa part l’accent sur la nécessité de transmettre le message de novembre à l’actuelle génération.
«Il y avait assurément beaucoup de jeunes lors de la commémoration de la mort de ce glorieux martyrs, et ce n’est que de la sorte que le message de novembre sera perpétué», a-t-il souligné.
Le volet académique n’a pas été en reste de cette commémoration à la faveur de la conférence donné par Abderahmane Tounsi du département d’histoire de l’Université Djilali-Bounaâma de Khémis Miliana, lequel s’est longuement attardé sur les nombreuses facettes du combat héroïque du martyr.
Soutenant qu’Ali la Pointe était peiné de voir la population souffrir à cause des exactions coloniales mais aussi de la faim sévissant, il a noté qu’à la faveur du débarquement américain en Algérie lors de la Deuxième Guerre mondiale, le héros n’hésitait pas à sauter sur les camions militaires (empruntant alors le col de Miliana) pour en faire ressortir des vivres qu’il jettera dans les champs avant de les distribuer à la population affamée.
Une exposition de photos retraçant le parcours élogieux de l’un des plus grands héros de la Révolution, connu notamment pour avoir pris part à la Bataille d’Alger, a été organisée à l’occasion au niveau de la place qui porte le nom du martyr.
A la fin de la cérémonie commémorative, des membres de la famille d’Ali la Pointe ont été honorés par le wali de Aïn Defla dans une ambiance empreinte de convivialité et de méditation.
Combattant au courage et à l’audace exemplaires de la guerre de Libération nationale, Ali Ammar (1930-1957) est principalement connu pour sa participation à la Bataille d’Alger aux côtés de Hassiba Ben Bouali, Zohra Drif, Omar Yacef (dit petit Omar) et Yacef Saâdi, alors chef de la Zone autonome d’Alger (ZAA). En 1952, Ali Ammar, alors âgé de 22 ans, est incarcéré à la prison de Damiette (Médéa). Trois années plus tard, le 2 avril 1955, il s’évade en compagnie de l’un de ses compagnons de cellule. Il prit, dans un premier temps, la direction de Blida puis réussit à rallier Alger où il entra en clandestinité.
Après plusieurs tests et mises à l’épreuve qui consistaient à mener des missions périlleuses dans la capitale, quadrillée alors par les parachutistes du général Massu, notamment des attentats contre des gendarmes, Ali la Pointe constitua avec un groupe de fidayîn, dont font partie Hassiba Ben Bouali et Abderrahmane Taleb, un commando de choc qui alla porter le combat au cœur même de l’état-major français.
Après trois années de lutte armée (avril 1955-octobre 1957), Ali Ammar est repéré le 8 octobre 1957 par les forces armées coloniales dans un immeuble de La Casbah.
Il est tombé en martyr avec Mahmoud Bouhamidi, Hassiba Ben Bouali et Omar Yacef, après que les parachutistes du 3e Régiment (REP) commandé par le colonel Bigeard eurent dynamité la maison où ils s’étaient réfugiés.
F. D./APS