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vendredi 2 juin 2023

Meziane Meriane, coordinateur du Snapest au sujet de la formation de l’enseignant : «Le bricolage doit laisser la place au savoir-faire»

Pour une école performante et de qualité, «la formation de l’enseignant est la matrice principale de la réussite d’une réforme de notre système éducatif», a indiqué, hier, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, précisant que «le bricolage doit laisser la place au savoir-faire».

Par Thinhinene Khouchi

S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, Meziane Meriane, coordinateur du Snapest, a indiqué que pour assurer la réussite de la réforme de notre système éducatif, la formation de l’enseignant est plus que primordiale, regrettant qu’«on accorde beaucoup d’importance à la pédagogie, mais le vecteur principal de sa transmission est complètement négligé». Il a précisé que toute reforme éducative a besoin d’enseignants efficaces et performants, formés régulièrement. Argumentant ses déclarations, l’invité de la Chaine 3 a cité l’exemple de l’application immédiate de la réforme de l’école fondamentale appliquée en 1976. «On demandait aux enseignants d’enseigner en arabe sans aucune formation préalable, sans leur apprendre la terminologie, passant de la langue française à la langue arabe. Automatiquement, le rendement a été affecté. Les enseignants ne travaillaient plus avec le même rendement», a-t-il ajouté. Même chose pour la réforme Benzaghou, a-t-il indiqué, qui n’a jamais abouti. Selon lui, les enseignants n’étaient pas du tout prêts pour appliquer cette reforme. «On a mis devant eux des documents et des élèves. Résultat : on est allé droit vers l’échec», a-t-il dit. Dans un autre registre, le coordinateur du Snapest a précisé qu’il y a nécessité de libérer le système d’éducation nationale en le protégeant notamment des «interférences où les adultes soldent leurs problèmes politiques et idéologiques sur l’apprentissage de l’enfant». Selon lui, le moment est venu de laisser
l’école, les pédagogues, les spécialistes de l’éducation, élaborer un programme en fonction des objectifs assignés à la reforme et en fonction, aussi, des orientations contenues dans la loi de l’orientation scolaire de 2008. «C’est l’avenir de l’Algérie et de nos enfants qui est en jeu», a-t-il estimé, insistant sur le sérieux dans le travail pour avoir un système éducatif performant. «J’insiste, encore une fois, sur le volet de la formation des enseignants. Le bricolage doit laisser la place au savoir-faire», a-t-il affirmé. «Si on arrive à dépasser ce cap, je pense qu’on peut aller loin et pourquoi pas reprendre aussi notre place des années 1960 et 1970, où notre système éducatif était très performant», a-t-il insisté. En outre, il a indiqué que «pour nous engager dans une refonte ou réforme globale, pourquoi ne pas commencer par le secondaire, qui est l’enseignement pré-universitaire, et s’engager dès à présent sur une réflexion en évaluant ce qui est passé et en constatant toutes les erreurs que l’on est en train de traîner». Et d’ajouter : «Et pourquoi ne pas s’engager dans la réforme et la refonte du baccalauréat qui est très lourd, stressant et qui occupe beaucoup de temps en mobilisant beaucoup de moyens ? C’est une occasion pour engager des réflexions avec les spécialistes des sciences de l’éducation». Enfin, l’intervenant a réitéré son appel pour procéder à un recrutement des enseignants afin de faire face à la surcharge des volumes horaires, car l’enseignant risque de «ne pas finir l’année ou de la terminer sur les genoux».

T. K.

 

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