Les prix des produits alimentaires repartent à la hausse et les citoyens ne savent plus où donner de la tête. En effet, les spéculateurs ont rebondi ces derniers jours, profitant de la canicule. Leur prix dépend de l’offre de produits disponibles et en ce moment on peut penser que les conditions météo ont provoqué des tensions sur les prix. La sécheresse et la hausse des températures, rendant le travail des agriculteurs plus difficile et les récoltes moins bonnes, seraient en cause. A chaque saison de grande consommation, les prix flambent et mettent à rude épreuve les ménages à revenus faibles ou moyens. Rien ne semble arrêter la hausse généralisée des prix des produits agricoles dont la qualité laisse à désirer. Du côté des agriculteurs, cette hausse s’explique par la vague de chaleur qui sévit ces derniers jours sur le territoire national. En été, avec les extrêmes de température et d’humidité que nous connaissons, il n’est pas toujours simple de maintenir la qualité. «Avec la chaleur, les fruits et légumes se sont flétris. Les tomates, par exemple, ont été cuites par le soleil avant maturité. Avec 40° au soleil rien ne résiste», confie Mohamed, vendeur et agriculteur. «Nous avons moins de quantités. Il faut arroser, toujours arroser. Pour nous, le manque à gagner est certain. Il faut faire avec», indique-t-il. Devant les étals des commerçants, peu de gens s’arrêtent. Selon une ménagère, «cette canicule va donc nous priver de nourriture». Les fruits et légumes étaient intouchables hier dans les marchés de la capitale. «On savait que les prix allaient être revus à la hausse à cause de la canicule, mais jamais à ce point», s’indigne une mère de famille. Les vendeurs qui tentent de rendre disponibles certains produits alimentaires de première nécessité étalent la marchandise à des prix exorbitants. Les tarifs affichés varient selon la qualité des produits, allant du meilleur au moins bon quand il ne s’agit pas tout simplement de mauvaise qualité. C’est du moins ce que nous avons constaté, hier, lors d’une virée dans quelques marchés de la capitale. Ainsi, la pomme de terre a été cédée hier à 100 DA le kilo dans la majorité des marchés. Quant à la tomate, elle ne descendait pas sous la barre des 90 DA/kg et la laitue était cédée à 150 DA. Les navets et la carotte étaient vendus entre 70 et 90 DA/kg. La même fourchette de prix était maintenue du côté des marchands ambulants. Leurs prix ne différaient pas de ceux affichés sur les ardoises exposées dans les marchés. L’oignon, incontournable légume pour les ménagères, était proposé entre 60 et 70 DA/kg. Les haricots verts à 250 DA, les poivrons entre 120 et 140 DA et les courgettes à 100 DA. Pour ce qui est des fruits de saison, il faut dire que cette année le marché enregistre une large disponibilité mais les prix restent élevés et hors de portée pour la majorité des ménages. Ainsi, les pêches étaient cédées entre 180 et 250 DA le kg, les raisins entre 250 et 350 DA, selon la variété, la nectarine à 200 DA, les figues entre 200 et 250 DA et les pommes à 250 DA. «Les commerçants profitent de ces occasions pour augmenter les prix, c’est connu», nous a lancé un citoyen. Approché, un père de famille dira : «Quand le citoyen va au marché, il reste stupéfait. Comment un simple fonctionnaire peut vivre ou nourrir ses enfants ?» Selon lui, «cette situation est due à l’absence de contrôle. On apprend par-ci par là que l’Etat a mis en place des cellules de lutte contre la fraude, mais la réalité est qu’il n’y a pas de suivi sur le terrain puisque les commerçants n’en font qu’à leur tête». Une autre citoyenne témoigne : «La situation est déplorable, car on est en train de survivre et l’Etat ne fait rien pour y remédier». Un vendeur nous a affirmé que tout se passait au marché de gros. Les maraîchers cèdent leurs marchandises à des prix bas mais les grossistes s’arrangent toujours pour faire flamber les prix. Notre interlocuteur nous a expliqué qu’il a eu du mal à acheter la pomme de terre au marché de gros et n’a pu l’acquérir qu’au prix de 70 DA le kilo, accusant l’absence de toute surveillance de la part du ministère du Commerce. Les citoyens espèrent que les services concernés relevant de la Direction du commerce effectueront un contrôle rigoureux des prix qui ont dépassé le pouvoir d’achat du simple citoyen.
Meriem Benchaouia