Alors que l’Iran fait face à une sourde mais puissante révolution, le régime continue d’essayer, coûte que coûte, de mettre en scène l’étendue de son pouvoir supposé, pour faire peur à ses opposants à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Trois ans après l’assassinat dans un raid américain (décidé par Trump) du général Qassem Soleimani, les Gardiens de la révolution continuent aujourd’hui d’affirmer que sa mort sera vengée. Un haut responsable militaire iranien a affirmé vendredi soir que son pays cherchait toujours à venger l’élimination par Washington du général Qassem Soleimani en 2020, espérant «pouvoir tuer» l’ancien président américain Donald Trump. «Nous espérons pouvoir tuer Trump, l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo et Kenneth McKenzie (l’ancien chef du commandement central de l’armée américaine au Moyen-Orient), ainsi que les responsables militaires qui ont donné l’ordre d’assassiner Soleimani», a déclaré à la télévision le général Amirali Hajizadeh. «Nous sommes désormais capables de frapper des navires américains à une distance de 2 000 km avec des missiles», a encore dit le général qui dirige la Force aérospatiale des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran. Les programmes balistiques de la République islamique inquiètent les Occidentaux qui accusent le pays de vouloir augmenter la portée de ses missiles et de déstabiliser le Moyen-Orient et Israël, principale cible du régime de Téhéran. Samedi, la télévision d’État a diffusé des images de tirs d’un «nouveau missile de croisière Paveh avec une portée de 1 650 km», fabriqué par les Gardiens de la révolution. Ancien chef de la Force Qods, chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, Qassem Soleimani avait été assassiné à Baghdad dans un raid américain en janvier 2020. Le président Trump a déclaré à l’époque qu’il avait ordonné la frappe en réponse à un certain nombre d’attaques contre les intérêts américains en Irak. Cinq jours plus tard, l’Iran a riposté en tirant des missiles sur une base aérienne américaine en Irak qui abritait des troupes américaines. Aucun soldat américain n’avait été tué, mais Washington a déclaré que des dizaines de personnes avaient souffert de lésions cérébrales traumatiques à la suite des explosions. Reste à voir désormais si ces menaces seront suivies d’effets, ce qui est très improbable, ou elles ne servent qu’à occuper les médias étrangers pour les détourner du soulèvement du peuple iranien. Car si les manifestations et les démonstrations de force des citoyens iraniens se font rares aujourd’hui, le peuple est bien décidé à dénoncer désormais les mollahs qui le dirigent depuis quarante ans et qui lui imposent un mode vie qu’il ne veut plus accepter. F. M.