Les trente-deux années de service n’ont pas altéré la détermination de ce professeur de physique du cycle moyen qui, malgré les bouleversements qu’a connus le secteur de l’Education, continue de donner le meilleur de lui-même, parfois aux dépens de sa santé et de sa famille.
Par Mahi Y./APS
Hadj Koula Banalia, enseignant au CEM «Abdelkader- Yahiaoui», sis au pôle urbain de Médéa, veille à ce que tous les élèves aient droit au même traitement et attention afin de leur assurer un enseignement de qualité qui puisse leur service demain.
Pour lui, tous les élèves doivent être traités de la même façon, car tous ont besoin d’apprendre et d’accumuler des connaissances susceptibles de les aider, plus tard, dans leurs carrières professionnelles, estimant qu’il est du devoir de l’enseignant d’adopter la même attitude avec tous les élèves, sans favoritisme ni exclusion.
Son parcours professionnel, il l’entame en 1989 dans la ville de Seghouane, à 43 km au sud-est de Médéa, une région agro-pastorale, épargnée encore par les influences de la ville et ses tracas, où il fera son baptême. Bien qu’il ait réussi facilement à s’intégrer au sein de cette communauté, il est contraint de quitter Seghouane au bout d’une année, pour rejoindre un autre établissement d’enseignement du cycle moyen, situé dans sa ville natale de Chellalet-el-Adhaoura, à 100 km, à l’extrême Est du chef-lieu de wilaya.
C’est l’éloignement qui pousse ce jeune enseignant à mettre un terme à cette première et riche expérience dans le domaine de l’enseignement. Il garde un bon souvenir de son passage dans cette commune rurale, calme et paisible, jouissant de l’estime et la considération de la part aussi bien des élèves que des leurs parents.
De retour chez-lui à Chellalet-el-Adhaoura, Hadj Koula mettra à profit sa maigre expérience pour s’affirmer davantage parmi la communauté d’enseignants, en particulier dans sa discipline, au point de devenir, au bout de quelques années, une «référence locale». Il fera preuve de la même détermination et abnégation qu’à ces débuts et ce, pendant plus de vingt-quatre ans. Son cours de physique, matière scientifique qui accroche d’habitude difficilement les élèves, est l’un des moments les plus attendus par ses élèves.
Il reconnait, d’ailleurs, qu’il s’arrangeait pour que le cours se passe dans une atmosphère décontractée qui incite les élèves à surmonter leur stress, de s’impliquer dans le déroulement du cours et se débarrasser de certaines appréhensions qu’ont les élèves de cette matière.
Pari réussi pour Hadj Koula qui parvient à faire aimer cette matière aux centaines d’élèves qu’il a vus défiler dans sa classe, au cours des vingt-quatre années qu’il va passer à Chellalet-el-Adhaoura, dont certains élèves, notamment parmi les filles, vont obtenir les meilleures notes aux examens de fin de cycle moyen.
Un résultat qui l’encourage et le stimule, selon ses propos, d’autant qu’il se voit récompenser ainsi pour les efforts déployés et les sacrifices consentis pour former l’élite de demain. Une satisfaction «morale» pour cet enseignant qui l’aide à persévérer dans sa démarche, en dépit de la pénibilité de ce métier et l’obligation de s’adapter, à chaque fois, aux nouvelles orientations introduites dans le système éducatif.
Les changements à répétition opérés dans le système éducatif «ont eu un impact négatif sur la performance de l’enseignant et la qualité de l’enseignement», déplore-t-il, assurant que l’enseignant se «retrouve déstabilisé et subit plus de pression et de stress, car contraint de s’adapter sans cesse à ces changements et fournir plus d’efforts pour les faire appliquer, au lieu de se concentrer sur l’aspect pédagogique».
L’enseignant «infatigable» décide, après presque un quart de siècle passé dans sa ville natale, de s’installer, en 2005, à Médéa, dernière étape de sa carrière professionnelle, avant une retraite qui devrait intervenir d’ici trois ans.
Aujourd’hui encore, il affiche un dynamisme inhabituel pour un enseignant qui comptabilise tant d’années de service, conscient de la noblesse de sa mission et du mérite à transmettre le savoir qu’il a lui-même acquis auprès de ces prédécesseurs, aux autres générations et apporter ainsi sa maigre contribution à l’édifice.
M. Y./APS