La mercuriale a connu, ces derniers jours, une hausse fulgurante. Tomate, carotte, pomme de terre, courgette, orange, mandarine… ont tous vu leur prix flamber. Toujours inaccessibles, les prix des fruits et légumes n’ont pas bougé d’un iota, ils sont toujours hors de portée.
Sans répit pour la bourse des faibles revenus, les coûts des principaux produits de large consommation restent élevés et le maintien de cette hausse s’explique difficilement. Les arguments avancés par les vendeurs sont les prix élevés à l’achat chez les grossistes en cette période de l’année.
Pour les commerçants, la seule et unique raison c’est la météo. La loi de l’offre et la demande fait le reste. Au final, c’est le consommateur confronté à cette hausse qui doit gérer afin de ne pas trop esquinter sa bourse. En dépit des plans échafaudés par les pouvoirs publics pour contrecarrer cette flambée, la hausse vertigineuse, particulièrement des produits agricoles, est toujours là. Tout un arsenal d’outils pour prévenir ces fluctuations des prix, et pourtant ces derniers continuent de jouer au yoyo.
Les tarifs des produits agricoles affichés sur les étals hier donnent froid dans le dos, et face à cette situation les consommateurs n’ont de cesse de se plaindre. Mais, en dépit de cela, ils achètent. «On n’a pas le choix», nous a confié un père de famille. Une tournée à travers les marchés renseigne suffisamment sur l’état d’esprit des consommateurs.
Sans surprise, les Algériens sont réellement inquiets, voire désemparés. Les prix sont vraiment hors de portée de la bourse moyenne. Pour de nombreux consommateurs cette spéculation est due au manque de régulation du marché. Ils demandent à l’État de prendre ses responsabilités pour permettre aux ménages de survivre. De nombreux chalands rencontrés ont exprimé leur mécontentement à l’égard de ces prix, expliquant ce fait par la spéculation et le monopole exercés par certains détaillants en l’absence d’un contrôle et d’un suivi des marchés de gros et des chambres froides, notamment. Ainsi, la pomme de terre était cédée hier jusqu’à 70 DA le kilo dans la majorité des marchés et rares étaient les marchands qui la proposaient à 55 ou 60 DA. Quant à la tomate, elle ne descend pas sous la barre des 100 DA/kg et la laitue est cédée à 140 DA. Les navets et la carotte sont vendus entre 80 et 100 DA/kg. La même fourchette de prix est maintenue du côté des marchands ambulants. Leurs prix ne différent pas de ceux affichés sur les ardoises exposées dans les marchés. L’aubergine, dont le prix est maintenu entre 130 et 150 DA/kg, est devenue ainsi un produit de luxe. L’oignon, incontournable légume pour les ménagères, est proposé à 60 DA/kg. Les haricots verts à 180 DA, les poivrons entre 120 et 140 DA et les courgettes à 130 DA. Pour ce qui est des fruits de saison, il faut dire que cette année le marché enregistre une large disponibilité mais les prix restent élevés et hors de portée pour la majorité des ménages. Ainsi, la banane est cédée entre 220 et 250 DA le kg, les oranges entre 120 DA et 180 DA, les mandarines entre 170 DA et 220 DA, les pommes à 200 DA.
Meriem Benchaouia