La consommation de drogues, sous toutes ses formes, est un fléau qui progresse à un rythme hallucinant en Algérie. La sonnette d’alarme a, à plusieurs fois, été tirée par différents organismes, aussi bien sécuritaires que socio-éducatifs. Le phénomène qui touche toutes les couches sociales, sans distinction aucune, ne fait pas marche arrière, il gagne plutôt du terrain. Chaque jour, les services de sécurité font état de saisies de quantités de drogues tous types confondus, cela va du kif traité à l’héroïne en passant par les psychotropes de tous genres.
Le nombre de toxicomanes augmente de plus en plus, mais la prise en charge est quasi inexistante, rares sont les structures à même de soigner les personnes présentant une grave addiction à une drogue, quelle qu’elle soit. Il n’y a, sur tout le territoire national, que 38 centres de désintoxication. Ces derniers relèvent du ministère de la Santé et prennent en charge les toxicomanes à titre externe, ce qui est insuffisant pour prendre en charge le nombre de plus en plus croissant de jeunes en addiction.
Outre le manque de structures de sevrage, les soins de désintoxication sont quasi inexistants. Il y a, par exemple, très peu de spécialistes et de diplômés en addictologie qui puissent s’occuper de manière exhaustive de ces cas. Selon un bilan de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt), «au total, 9 500 toxicomanes ont bénéficié d’une prise en charge médicale et thérapeutique durant le premier semestre de l’année 2020, dont 4 244 sont âgés entre 26 et 35 ans, soit 44,67%». Concernant les tranches d’âge des toxicomanes traités durant cette période, le bilan fait état également de 1 358 personnes âgées entre 16 et 25 ans, 2 793 ont plus de 35 ans et 1 105 ont moins de 15 ans.
Ce bilan, établi sur la base des statistiques fournies par les services de lutte contre les stupéfiants de la gendarmerie, de la police et des Douanes, précise, en outre, que 7 303 de ces toxicomanes sont mariés et 2 195 autres sont célibataires, alors que 1 113 sont des femmes.
Le bilan relève également que 34,98 % du nombre total de ces toxicomanes sont sans emploi et 20,75 % sont des étudiants.
Plus de 88 tonnes de résine de cannabis saisies durant l’année 2020
Plus de 88 tonnes de résine de cannabis ont été saisies en Algérie durant l’année 2020, dont 55,52 % dans l’Ouest du pays, selon un bilan de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt), qui relève que la quantité saisie a enregistré une hausse «substantielle» par rapport à 2019.
«Au total, 88 702,581 kg de résine de cannabis ont été saisis durant l’année 2020, dont 55,52 % dans la région Ouest du pays», a précisé l’Office dans son rapport, se référant au bilan des services de lutte contre les stupéfiants (Gendarmerie nationale, DGSN et Douanes). La quantité de résine de cannabis saisie durant l’année 2020 a enregistré une hausse de 60,89 % par rapport à l’année 2019, en raison surtout du renforcement du dispositif sécuritaire au niveau des frontières, selon la même source.
Selon le rapport de l’Office, 41,08 % des quantités de résine de cannabis saisies ont été enregistrées dans la région Sud du pays, 1,96 % dans la région Centre et 1,44 % dans l’Est du pays. S’agissant des drogues dures, la quantité d’héroïne saisie en Algérie a fortement augmenté, passant de 304,105 grammes en 2019 à 2 372,278 grammes en 2020, soit une hausse de plus de 680 %, révèle le même bilan. La quantité de cocaïne saisie a enregistré une baisse de 89,75 %, passant de
315 759,404 grammes à 32 353,827 grammes durant la même période de référence. En revanche, les saisies des substances psychotropes ont connu une «très forte augmentation», note le rapport de cet organisme, passant de 2 085 923 à 6 045 289 comprimés durant cette même période, soit une hausse de 189,81 %, dont 27,45 % saisis à l’Ouest du pays.
Meriem Benchaouia