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jeudi 28 mars 2024

Manœuvres

Le mandat de Kim Jong-Il, dirigeant suprême de la République populaire démocratique de Corée, qui s’est étendu sur dix-sept ans, a été marqué par les fortes tensions qui opposait l’Occident et Pyongyang sur fond d’armement nucléaire. Aujourd’hui, après quelques années de relative accalmie, Kim Jong-Un, le nouveau chef de la République communiste, attaque une fois encore la communauté internationale. La Corée du Nord a en effet traité de «marionnette des États-Unis» le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour avoir condamné le tir d’un missile balistique intercontinental (ICBM) par Pyongyang, à quelques heures d’une nouvelle réunion du Conseil de sécurité sur le sujet cette semaine. «J’exprime mon profond regret du fait que le Secrétaire général de l’ONU observe une attitude vraiment déplorable, oublieuse de l’objectif et des principes de la Charte des Nations unies et de sa mission même qui est de maintenir l’impartialité, l’objectivité et l’équité sur tous les sujets», a déclaré la ministre des Affaires étrangères nord-coréenne, Choe Son Hui, dans un communiqué, cité dimanche soir par l’agence officielle KCNA. Vendredi, Guterres avait appelé la Corée du Nord à «renoncer immédiatement à tout nouvel acte provocateur» et à «respecter complètement ses obligations internationales découlant des résolutions du Conseil de sécurité» après le tir, le même jour, d’un ICBM qui est tombé au large du Japon. Mme Choe s’est plainte du fait que le chef de l’ONU ait qualifié de «provocations» les essais de missiles par la Corée du Nord, et non les manœuvres militaires conjointes que mènent régulièrement dans la région les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon et qui, selon elle, «ont conduit à la situation actuelle de confrontation sur la péninsule coréenne». «Cela prouve clairement qu’il est une marionnette des États-Unis», a-t-elle affirmé. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir cette semaine pour discuter de la situation dans la péninsule coréenne, au moment où la Corée du Nord multiplie les tirs de missiles et est soupçonnée par Séoul et Washington de préparer un essai nucléaire. KCNA a affirmé que le missile tiré vendredi était un ICBM de type Hwasong-17, surnommé «missile monstre» par les experts militaires. Des images diffusées par l’agence d’État nord-coréenne ont montré le dirigeant Kim Jong-un assistant en personne aux préparatifs du lancement, accompagné de sa fille dont l’existence a ainsi été confirmée pour la première fois. Appelant le Conseil de sécurité de l’ONU à «répondre de manière appropriée à ce tir», l’Union européenne a condamné «une action dangereuse, illégale et irresponsable». Dénonçant également une action «irresponsable», les ministres des Affaires étrangères du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) ont appelé à «une réponse unie et robuste de la part de la communauté internationale, y compris la nécessité pour le Conseil de sécurité de l’ONU de prendre des mesures significatives supplémentaires». Il semble bien loin aujourd’hui le temps où un accord de paix avec Pyongyang était envisagé. Bien au contraire, la situation semble se tendre toujours plus ces derniers temps, laissant craindre que la hausse de tensions n’envenime encore plus les relations avec la Corée du Sud qui sont déjà surtendues ces derniers mois et qui pourraient dans le scénario le plus pessimiste mener à un nouveau conflit entre les deux Corées.

 

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