13.9 C
Alger
dimanche 2 avril 2023

Manifeste

Depuis 2017, après que le parti socialiste ait été déserté par des dizaines d’élus et de cadres qui ont choisi de rejoindre Emmanuel Macron, de nombreux socialistes tentent de redonner un nouveau souffle à leur mouvement qui a pourtant dominé la vie publique française durant des décennies. Aujourd’hui le parti à la rose n’est plus que l’ombre de lui-même et à même rejoint la Nupes, coalition d’extrême-gauche dirigée par La France Insoumise pour assurer sa survie. Une alliance qui a été abondamment critiqué par plusieurs proches de François Hollande, ancien président français, qui a également été à la tête du PS durant onze ans. Parmi ceux-ci l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve qui avait en septembre dernier, lancé un manifeste pour une « autre gauche ». Il avait en effet appellé à la création d’un « mouvement » pour fédérer les tendances de gauche hostiles à la Nupes, pour « susciter de nouveau l’espoir » et « éviter à tout prix la victoire de l’extrême-droite » en 2027. Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS le 4 mai 2022, quelques heures après la conclusion d’un accord entre le parti socialiste et La France Insoumise en vue des élections législatives de juin, avait lancé en septembre un manifeste pour une « autre gauche » qui « rompe avec l’outrance et le sectarisme », signé par plusieurs centaines de personnalités de gauche, dont la quasi-totalité des opposants à la ligne pro-Nupes au sein du PS. L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve critique la stratégie de La France Insoumise, qui en « encourageant toutes les désinhibitions », « fabrique des votes d’extrême droite en quantité industrielle » « Près de 6 000 personnes l’ont déjà signé et une organisation territoriale est mise en place. J’ai sillonné le pays ces derniers mois à l’invitation des comités locaux et je vais poursuivre ces rencontres. Des experts, des citoyens venus d’horizons différents se sont manifestés et une réflexion collective s’est engagée », fait valoir l’ancien locataire de Matignon. « J’appelle désormais à la fédération de toutes ces forces dans une organisation qui propose et rassemble ceux qui aspirent, par-delà leurs appartenances politiques à gauche, à l’avènement d’une démarche crédible et sérieuse, capable de susciter de nouveau l’espoir », poursuit-il. L’ex-chef de gouvernement de François Hollande explique qu’il « s’agit pour lui d’éviter à tout prix la victoire de l’extrême droite ». « Je suis plus déterminé que jamais, avec beaucoup d’autres, à relever ce défi », assure encore celui qui se montre très critique envers le PS après le Congrès de ce week-end à Marseille. Pas de parti politique à proprement parler pour Bernard Cazeneuve mais « un mouvement qui, s’il rassemble, pourra à terme constituer une force », explique-t-il, se référant à la Convention des institutions républicains créée par François Mitterrand en 1964, sept ans avant le congrès d’Epinay du PS. L’ancien député de la Manche juge par ailleurs la réforme des retraites « injuste ». Reste à voir si Cazeneuve réussira à rassembler autour de son manifeste et surtout à mobiliser les militants et sympathisants socialistes qui ont déserté le mouvement et qui n’ont crédité lors de la dernière élection présidentielle la candidate du parti que de 1.75%. Un score d’autant plus humiliant pour le mouvement qui a occupé l’Élysée durant près de trente ans et Matignon durant près de 35 ans sous la Ve République.

Article récent

--Pub--spot_img

Articles de la catégorie

- Advertisement -spot_img