L’alliance OPEP + des grands producteurs de pétrole brut a décidé, hier, de maintenir sa politique prudente d’augmentation de la production pétrolière, à 432 000 barils par jour, pour le mois de juin.
La décision a été prise malgré les pressions occidentales sur l’Alliance pour injecter plus de brut dans les marchés, afin de compenser les pertes d’approvisionnements russes de pétrole sur les marchés mondiaux de l’énergie. L’OPEP +, réunit 13 États membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, OPEP, dirigée par l’Arabie saoudite, et 10 pays producteurs externes à l’organisation, dirigés, de leur côté, par la Russie. L’Alliance a déclaré, dans un communiqué, rendu public à la suite d’une courte réunion des ministres de l’énergie des États membres par vidéoconférence, qu’elle vient de » reconfirmer le plan d’ajustement de la production et le mécanisme d’ajustement mensuel de la production, approuvés lors de la 19e réunion ministérielle OPEP et non-OPEP et de la décision d’ajuster à la hausse la production globale mensuelle de 0,432 mb/j pour le mois de juin 2022″. Au cours du mois d’août, l’Alliance OPEP + a lancé un plan d’augmentation de la production de 400 000 barils par jour, à chaque mois, pour se défaire progressivement des énormes réductions de la production pétrolière, approuvées depuis le mois d’avril 2020. L’Alliance a procédé, au mois d’avril dernier, à un simple ajustement, en portant la hausse mensuelle à 432 000 barils par jour. L’OPEP + porte sa part de responsabilité pour les insuffisances des approvisionnements et la flambée des prix du pétrole, due à plusieurs facteurs géopolitiques, dont notamment la guerre menée par la Russie en Ukraine, et l’augmentation de la demande sur les marchés mondiaux. L’Alliance OPEP + a déclaré dans son communiqué : « il a été noté que la persistance des fondamentaux du marché pétrolier et le consensus sur les perspectives indiquaient un marché équilibré. Les effets persistants des facteurs géopolitiques et des problèmes liés à la pandémie (de coronavirus) en cours ont, en outre, été notés ». Le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Sanusi Barkindo, a déclaré, dans la journée du mercredi, qu' »il n’y a pas de capacité de production excédentaire, dans le monde, qui puisse compenser les approvisionnements russes ». Le communiqué de l’OPEP + a également ajouté que les ministres « ont souligné l’importance de l’engagement de chaque pays à sa part des réductions convenues en avril 2020, en procédant à des réductions supplémentaires pour les pays qui ont dépassé leurs quotas de production, contrairement à ce qui a été stipulé dans l’accord ».
La production de l’Algérie augmentera en juin de 11 000 barils/jour
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a indiqué, jeudi à Alger, que la production pétrolière de l’Algérie augmentera d’environ 11.000 barils/jour en juin prochain, conformément aux décisions de la 28e réunion ministérielle Opep-Non Opep, tenue jeudi par visio-conférence. S’exprimant au terme de la réunion, le ministre a indiqué que cette décision avait été prise par les pays participants après consultation des rapports des experts du comité technique. « Ces rapports ont fait ressortir que les approvisionnements et les fondamentaux du marché sont solides, en dépit de certains indicateurs sur la croissance économique émettant quelques doutes », a-t-il dit. La production pétrolière algérienne passera de 1.013.000 barils/jour en mai, à environ 1.024.000 barils/jour en juin prochain. Arkab a également fait savoir que les ministres de l’Opep+ ont décidé, d’autre part, de « tenir leur prochaine réunion le 2 juin prochain, en vue d’examiner l’évolution du marché mondial du pétrole ».
Le Brent à plus de 113 dollars
Les cours du pétrole ont poursuivi leur hausse aujourd’hui, porté par l’évolution de la crise en Ukraine, au moment où les pays de l’Opep+ maintiennent leur plan d’augmentation graduelle de la production, décidé en juillet 2021. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet montait de 2,00% à 113,12 dollars (vers 09H40 GMT). Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin prenait quant à lui 1,92% à 110,34 dollars.
Meriem Benchaouia