Au niveau de certains quartiers de la capitale, les robinets sont à sec depuis plus d’une semaine, voire plus de 20 jours. Une situation pesante pour les citoyens, vu que les responsables du secteur ne respectent pas le programme annoncé et ne tiennent pas leurs engagements à régler cette crise le plus tôt possible.
Par Thinhinene Khouchi
La situation de perturbation en eau potable qui n’était que «passagère et conjoncturelle» et qui devait être réglée, selon le wali d’Alger, «au mois de septembre» s’est plutôt aggravée. En effet, la galère des citoyens algériens avec l’eau potable n’en finit pas. Cette crise s’éternise et s’aggrave de jour en jour et pour cause, l’engagement des autorités et de Seaal n’est pas tenu. A chaque crise on annonce des programmes qu’on ne respecte pas et on fixe des dates qu’on n’honore pas. C’est le cas dans ce problème qui touche la quasi-totalité des quartiers de la capitale. Au niveau de la commune de Gué de Constantine (Djasr Kasentina), une commune située dans la banlieue sud d’Alger, la perturbation en eau potable s’aggrave de jour en jour, certains de ses quartiers ont le robinet sec depuis plus de trois semaines. Pour Youcef, habitant dans les alentours de la cité Sonelgaz «la situation est insupportable, ça devient du n’importe quoi», précisant que «cela fait plus de 20 jours que nous sommes sans eau. Avec le manque d’hygiène généré par l’absence de l’eau dans les robinets, cela nous conduit vers une situation grave. Ça devient de plus en plus difficile de gérer cette situation». A l’image de ses voisins, notre interlocuteur nous a confié que «nous avons dû faire recoure à des citernes d’eau pour subvenir à nos besoins». En effet, comme résultat du changement ayant affecté le programme de distribution d’eau potable dans la wilaya d’Alger, l’installation de citernes d’eau, toutes tailles et formes confondues, sur les terrasses et balcons des maisons est devenue un phénomène qui se propage au niveau des quartiers populaires de la capitale. Pour constater la gravité de cette crise, une tournée dans plusieurs communes de la capitale nous suffit pour constater le pullulement remarquable des citernes d’eau, y compris les barils de 100 litres sur les balcons des immeubles, auxquels les citoyens ont eu recours afin d’atténuer leurs souffrances dues à la crise du stress hydrique. En outre, pas loin de la station 1 du métro de Gué de Constantine, les habitants des étages supérieurs (à peine trois étages…) de la cité Nassim sont les plus impactés par ces perturbations dans l’alimentation en eau potable. Selon les habitants, ce problème empire. Des jerricans, des citernes et des surpresseurs d’eau se sont multipliés au peu partout avec le prolongement de cette crise. Idem pour certains quartiers et cités de Zéralda, Aïn Benian, Rahmania, Staouéli, Douéra et Mahalma qui soufrent aussi de ces perturbations et de manque de ponctualité. «On a recours aux commerçants d’eau qui vendent 2 000 litres d’eau à 2 000 DA» nous dira Mouloud, habitant de Staouéli qui en est à sa troisième citerne depuis le début de la crise. Enfin, il est à noter que le directeur général de l’Algérienne des eaux (ADE), Mourad Rachis a indiqué que «le volume d’eau potable mobilisé durant le mois de septembre en cours au profit de la région d’Alger a diminué à 769 000 m3/jour d’eau potable contre un volume habituel de 1,2 million m3/jour, en raison de la situation de stress hydrique que connait le pays. Il a fait savoir que le volume des eaux superficielles mobilisées au niveau du Grand- Alger est passé de 670 000 m3/j en 2020 à 154 600 m3/j en septembre, alors que le volume des eaux souterraines est passé de 230 000 m3/j à 280 000 m3/j et le celui de dessalement est passé de 300 000 m3/j à 334 400 m3/j. Pour faire face à ce déficit, le premier responsable de l’ADE a souligné que plusieurs actions ont été entreprises à travers, notamment la réalisation de 62 forages suivie d’un programme complémentaire de 35 forages ainsi qu’un programme de 120 forages initié par la wilaya d’Alger.
T. K.