Afin d’assurer un approvisionnement régulier en eau potable suivant le programme établi à Alger, le ministre des Ressources en eau avait donné des instructions strictes et même limogé plusieurs responsables à la tête de la Seaal. Malheureusement, cette démarche ne semble pas remettre les choses en ordre, vu que les perturbations continuent d’avoir lieu dans plusieurs communes de la capitale.
Par Thinhinene Khouchi
Les Algérois souffrent depuis un moment de perturbations dans l’alimentation en eau potable, mais surtout du manque de communication de la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal) qui décide, seule et sans prévenir, de couper l’eau sans fixer la durée (en heure et jour). A Gué de Constantine, Aïn Naâdja à Bab El Oued, Ain Benian ou encore quelque quartiers d’Alger-Centre, les citoyens dénoncent ces coupures d’eau devenues très fréquentes et surtout insupportables. Malek, père de trois enfants résidant à Ain Naâdja, nous informe qu’«à 16h déjà le robinet est à sec. Il faut donc attendre 7h du matin pour pouvoir prendre une douche ou faire sa vaisselle». Il ajoutera que «pour les travailleurs comme moi, ce n’est même pas possible, car je quitte mon domicile à 6h30 et rentre à 17h, donc pas de chance de prendre ma douche». Cette situation exaspère d’autant plus qu’elle ne semble pas sous contrôle. La Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal) ne donne aucune explication, bien qu’elle dispose d’un site électronique, d’une page Facebook et de plusieurs autres réseaux sociaux. Pour Djamila, résidant au quartier des Frères-Bellili, «c’est vraiment le ras-le-bol, nous avons le droit d’être informés lorsqu’une coupure pour travaux aura lieu, afin de prendre nos dispositions. Nous n’en pouvons plus des coupures à la hussarde». Même problème à Bab El Oued où les coupures d’eau sont trop fréquentes et à des heures diverses. En outre, le comble de l’absurdité, c’est que ces restrictions d’eau continuent, au lendemain même du discours du ministre des Ressources en eau, Mustapha-Kamel Mihoubi, lors d’une visite au siège de la Seaal en compagnie du wali d’Alger pour déterminer les causes à
l’origine des perturbations enregistrées dans la distribution de l’eau. Mihoubi avait alors donné des instructions fermes pour assurer un approvisionnement régulier en eau potable suivant le programme établi à Alger, insistant sur l’importance de l’augmentation de la production de l’eau pour approvisionner les citoyens et éviter les coupures ou les perturbations. Le ministre ne s’est pas arrêté là et a également mis fin, vendredi dernier, aux fonctions des directeurs de la distribution et de la production de la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal), chargeant le directeur des ressources en eau de la wilaya d’Alger d’assurer la gestion sous l’autorité du wali, suite aux perturbations enregistrées dans certains quartiers de la capitale. En effet, dans un communiqué on y indique que «suite aux perturbations enregistrées dans certains quartiers d’Alger, le ministre des Ressources en eau a mis fin aux fonctions des directeurs de la distribution et de la production de la Seaal et a chargé le directeur des ressources en eau de la wilaya d’Alger d’assurer la gestion sous l’autorité du wali d’Alger». Les coupures d’eau dans toutes les wilayas du pays sont devenues récurrentes depuis mars dernier, au point où certaines localités sont privées d’eau pendant plusieurs jours et d’autres alimentées pendant quelques heures seulement par semaine. Notre tentative de contacter par téléphone le chargé de communication de la société a été vaine malgré notre insistance. Une bonne communication est à même de désamorcer tous les problèmes, puisque dès qu’il est informé, le citoyen comprend d’abord, accepte ensuite la situation et se prépare en conséquence.
T. K.