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jeudi 28 mars 2024

Maladresses

A l’annonce de la candidature d’Arnaud Montebourg, les opinions étaient divisées. Beaucoup estimaient qu’il allait encore morceler un peu plus le vote de l’électorat de gauche, tandis que d’autres voyaient en lui le candidat qui manquait pour l’élection présidentielle de 2022. Néanmoins, incapable de décoller dans les sondages, il a fortement mis en danger sa campagne, au point d’envisager de tout arrêter, après qu’il ait décidé de «droitiser» son programme, plusieurs de ses soutiens ayant même décidé de se désolidariser du candidat. En effet, jugée trop droitière, la proposition d’Arnaud Montebourg de bloquer les transferts d’argent vers les pays refusant de rapatrier leurs ressortissants illégaux a provoqué une crise au sein de ses équipes. L’ex-ministre de François Hollande a même songé à laisser tomber. Il a finalement donné de nouveaux gages à ses soutiens de gauche. Montebourg remet ainsi la barre à gauche après sa sortie de route du 7 novembre dernier. Le candidat à l’élection présidentielle avait émis l’idée de bloquer les transferts d’argent vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants restant illégalement en France. La proposition de l’ex-ministre de François Hollande, qui plafonne à 3 % dans les sondages, avait provoqué un tollé à gauche, mais surtout au sein de ses équipes. Cette sortie malheureuse lui a fait perdre des soutiens et le candidat a failli jeter l’éponge. Tout s’est passé cette semaine. Une première réunion a lieu lundi soir. Le candidat de la «remontada de la France» est poussé à la clarification de sa ligne politique par ses collaborateurs. Selon plusieurs participants, Laurence Rossignol, son amie d’enfance, aurait même menacé de quitter sa campagne s’il gardait une ligne très droitière, ce que la sénatrice dément. Poussé dans ses retranchements, l’ex-ministre de l’Economie a fini par abandonner son objectif de rassembler les républicains de gauche et de droite. Une deuxième réunion a lieu mercredi soir. Cette fois, Arnaud Montebourg annonce à ses proches rester sur une gauche souverainiste et anti-mondialisation. En clair, la ligne de droite est abandonnée. Il a même donné des gages en se séparant de ses conseillers sarkozystes, parmi lesquels François-David Cravenne. Finalement, Arnaud Montebourg a maintenu sa candidature à l’élection présidentielle et veut relancer sa campagne à gauche toute en faisant oublier ses maladresses. Et avec une campagne catastrophique de la candidate du Parti socialiste, Anne Hidlago, il pense surtout pouvoir se placer comme figure de proue des candidats de gauche modérés d’ici avril prochain. Toutefois, ses invariables 3 % d’intentions de vote dans les sondages indiquent que les électeurs, eux, ne sont pas enthousiasmés par sa campagne et qu’il pourrait bien, dans un scénario plus réaliste, avoir à jeter l’éponge comme il l’a fait en 2017 avant le premier tour du scrutin présidentiel.

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